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La Banque mondiale plaide pour une tarification du carbone

En marge d'une réunion du G7 sur l'environnement, la directrice Kristalina Georgieva a proposé de mettre en place une tarification des gaz à effet de serre émis, afin de pénaliser les projets les plus polluants

Kristalina Georgieva en 2016. /AP /Bebeto Matthews — © AP / Bebeto Matthews
Kristalina Georgieva en 2016. /AP /Bebeto Matthews — © AP / Bebeto Matthews

La lutte contre le changement climatique passe nécessairement par une tarification des gaz à effet de serre émis, et donc du carbone, a plaidé mercredi la directrice générale de la Banque mondiale. Elle s'exprimait en marge d'une réunion du G7 sur l'environnement.

«Nous pensons très fermement que nous pouvons envoyer un signal économique en lançant un prix fictif sur le carbone», a déclaré Kristalina Georgieva. Cette méthode de prix fictif sur le carbone permet de mesurer le coût social des dossiers soumis à la Banque mondiale, en prenant en compte «les émissions de gaz à effet de serre dans l'évaluation et la priorisation des projets» privés et publics qu'elle finance, afin de pénaliser les plus polluants.

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«Nous sommes la dernière génération qui puisse faire quelque chose pour combattre les changements climatiques, mais nous sommes aussi la première qui doit vivre avec ses conséquences», a observé la directrice générale. «Il y a un consensus parmi les scientifiques et les économistes pour dire qu'un prix sur le carbone est la meilleure manière de montrer aux économies qu'il faille changer de comportement.»

Prendre en compte l'accord de Paris

Selon l'Institute for Climate Economics, 46 pays et 26 États subnationaux avaient établi au 1er avril 2018 une politique de tarification carbone, via des taxes ou un système d'échanges de quotas d'émission. Ces politiques ont généré 26 milliards d'euros de revenus l'an dernier, avec des prix allant de un euro à 114 euros la tonne. Mais cela est loin d'être suffisant selon l'OCDE.

«Nous voulons nous assurer que l'accord de Paris (sur le climat) est intégré dans chacune de nos mesures (et) nous cherchons très activement à agir pour fixer un prix sur le carbone», a dit la directrice générale de la Banque mondiale.

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L'appel de Kristalina Georgieva intervient une semaine après l'avertissement lancé par le chef de l'ONU, António Guterres: le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique et éviter des «conséquences désastreuses».