Plonger contre les traumas : direction Malte pour les militaires blessés
Par Marguerite DÉGEZ
Ce troisième volet, qui suit DivStress (focalisé sur le stress au travail), puis DivHope (réalisé avec les rescapés en Guadeloupe et à Marseille), se nomme CogniDive.
Photo Georges Robert
Marseille
L'étude clinique, qui vise à soigner les personnes atteintes de stress post-traumatique, donne des résultats encourageants. Le protocole sera testé dans quelques jours sur des soldats traumatisés
Après les Antilles et Marseille, ils mettent le cap sur Malte. Du 21 septembre au 1er octobre, sur la petite île méditerranéenne s'écrira une nouvelle page de l'étude clinique visant à réduire les effets du trouble du stress post-traumatique (TSPT) grâce à la plongée. Un projet qui a abouti à la création d'un protocole alliant pratique subaquatique et sophrologie, baptisé Bathysmed.
À l'automne 2017, puis en juin 2018, il a été expérimenté sur des rescapés des attentats du Bataclan. Mais cette fois, d'autres victimes de cette pathologie peu connue mais très handicapante en profiteront : 12 militaires blessés. "Ce sont des gens qui viennent de tous les théâtres d'opérations, mais dans leur majorité, ils ont déjà des parcours de soins très longs. Ils ont été pris en charge, mais le stress reste majeur. Nous allons donc essayer de leur faire passer un cap avec cette technique", explique le docteur Coulange. Le spécialiste marseillais de la médecine hyperbare pilote le projet, avec le chercheur Frédéric Bénéton ainsi que le plongeur et sophrologue Vincent Meurice. À leurs côtés, l'Institut de recherche biomédicale des armées (Irba) ainsi que deux psychiatres parisiens sont parties prenantes des différentes étapes.
Une accumulation de stress intense et des traitements lourds
Ce troisième volet, qui suit DivStress (focalisé sur le stress au travail), puis DivHope (réalisé avec les survivants d'attentats), porte le nom de CogniDive. Réalisé en partenariat avec la Cellule d'aide aux blessés de l'Armée de terre (Cabat) et financé par l'association des "Gueules cassées" (UBFT), mêlera pendant une dizaine de jours un stage "classique" de réinsertion civile proposée par l'armée et le protocole Bathysmed.
Avec, patientèle spécifique oblige, des enjeux spécifiques également. Du côté de la Cabat, qui accompagne ces militaires abîmés par leurs missions, on affirme avec prudence n'avoir que des hypothèses quant aux causes de déclenchement du TSPT. Mais, affirme le docteur Coulange : "On s'adresse à des gens qui ont un niveau de stress post-traumatique encore plus élevé que des rescapés. Chez les militaires, on observe une accumulation de stress intense, accrue parfois par une incompréhension de la mission. Les gens qui basculent nécessitent des traitements plus importants et plus lourds." Qui ne viennent pourtant pas à bout de cette pathologie, résistante à l'arsenal thérapeutique : 30 % des patients ne répondent pas au traitement, 40 % de ceux qui se rétablissent rechutent dans l'année.
Bathysmed, qui affiche des résultats encourageants, autorise à espérer. Pour ces combattants blessés, la réponse sera peut-être la plongée.
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