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Les Européens profitent plus du Ceta que le Canada

Après une année de mise en oeuvre provisoire de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, les exportateurs européens sortent gagnants. Les exportations européennes ont crû de 7 %. Les importations sont en recul de 3 %.

En pleine renégociation de l'Aléna avec les Etats-Unis, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est un fervent partisan du Ceta.
En pleine renégociation de l'Aléna avec les Etats-Unis, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est un fervent partisan du Ceta. (Drew Angerer/Getty Images/AFP)

Par Richard Hiault

Publié le 20 sept. 2018 à 17:16Mis à jour le 20 sept. 2018 à 18:11

La déferlante de la viande bovine canadienne en Europe n'a pas eu lieu. Un an après l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange conclu entre le Canada et l'Union européenne (Ceta), les premières tendances montrent un tout autre visage. Selon les douanes françaises, les importations françaises, en provenance du Canada, de « viande de boucherie et produits d'abattage » sont en recul de 2,7 % sur les sept premiers mois de 2018 par rapport à la même période de 2017. Et les exportations françaises sont en hausse.

Hausse des exportations européennes

Sur un plan plus global, les chiffres montrent que l'Union européenne dans son ensemble profite plus du Ceta que le Canada. Entre septembre 2017 et juillet 2018, les exportations européennes ont progressé de 7 %, annonce la Commission européenne

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Les secteurs de la chimie pharmacie (+ 20 %), de la céramique (+43 %), des bijoux (+68 %) ont tiré leur épingle du jeu. Certains chiffres relatifs aux exportations de produits agricoles sont tout aussi encourageants, souligne la Commission européenne : + 29 % pour les fruits et fruits à coque, + 34 % pour le chocolat, + 11 % pour les vins mousseux et + 5 % pour le whisky.

L'ambassadrice canadienne défend le Ceta

Les Français, eux, ont accru de 5 % leurs ventes de vins, de 22 % leurs ventes de parfum et de 8 % leurs exportations de fromages. Côté importations, le Canada a enregistré un recul de 3 % de ses ventes en Europe et de près de 10 % en France. « La France est gagnante. Elle a augmenté de plus de 10 % ses exportations au Canada et de 8 % ses exportations agroalimentaires. C'est une belle surprise pour un secteur qui a fait entendre ses craintes », a souligné l'ambassadrice du Canada en France, Isabelle Hudon, sur TV5.

Douze pays européens ont ratifié

Cette dernière a souhaité que l'Assemblée nationale ratifie l'accord avant la fin de l'année afin qu'il entre en vigueur dans sa totalité. A ce jour, seuls 12 Etats-membres européens l'ont ratifié. Certains Etats, comme l'Autriche et la Belgique, attendent l'arrêt de la Cour européenne de justice sur le Ceta, l'an prochain, pour se prononcer. Le nouveau gouvernement italien qui, dans un premier temps, avait claironné qu'il demanderait au Parlement de rejeter ce texte, semble temporiser.

Les opposants ne désarment pas

Pour l'heure, la commissaire européenne au Commerce, Cécilia Malmström, s'est réjouie des premiers résultats du Ceta. Elle se rendra au Canada les 26 et 27 septembre pour faire le point sur les avancées réalisées. « D'après les premières données, nous avons bien des raisons de nous réjouir. Comme toujours, dans le cadre de tels accords, il y a des domaines dans lesquels nous devons nous assurer que nous appliquons rigoureusement ce qui a été convenu », a-t-elle dit dans un communiqué de presse.

Les opposants du Ceta ne désarment pas pour autant. Dans une étude sur les un an du Ceta, la Fondation Nicolas Hulot et l'Institut Veblen alertent sur le fait qu'on « ne trouve ni veto climatique ni chapitre développement durable contraignant dans le CETA ». Ce dernier, selon eux, ouvre la porte aux OGM et aux pesticides interdits en Europe. Le Ceta n'a pas fini de faire parler de lui.

Vidéo : Le CETA, c'est quoi ?

Richard Hiault

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