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Musique

Les concerts de Médine au Bataclan reportés dans "une autre salle parisienne"

Le rappeur Médine ne se produira finalement pas dans la salle frappée par l'attaque terroriste du 13 novembre 2015. Certains de ses textes ont suscité la controverse.

Après des mois de polémique, le Bataclan a annoncé ce vendredi à l'AFP que les concerts du rappeur Médine prévus les 19 et 20 octobre prochains auront finalement lieu dans "une autre salle parisienne". Le rappeur, de son côté, a annoncé sur Twitter un concert au Zénith de Paris le 9 février 2019.

Dans son communiqué, l'artiste de 35 ans évoque une décision "douloureuse":

"Certains groupes d'extrême-droite ont prévu d'organiser des manifestations dont le but est de diviser, n'hésitant pas à manipuler et à raviver la douleur des familles des victimes", assure-t-il. "Par respect pour ces mêmes familles et pour garantir la sécurité de mon public, les concerts ne seront pas maintenus."

"Tout ce que je voulais faire c'était le Bataclan", conclut-il. 

Le Bataclan précise de son côté, dans un communiqué relayé par l'AFP, que ces annulations ont été décidées par la salle et par Médine, "par respect des victimes des attentats du 13 novembre 2015 et de leurs familles, (...) dans une volonté d'apaisement."

Des textes pointés du doigt

Les deux dates du Bataclan, frappé il y a trois ans par l'attaque islamiste du 13 novembre 2015 qui a tué 90 spectateurs, suscitaient la controverse en raison d'anciens textes du rappeur. Peu avant l'attaque de Charlie Hebdo, en janvier 2015, il avait sorti le titre Don't Laïk dans lequel il appelait à crucifier "les laïcards comme à Golgotha". Dix ans plus tôt, en 2005, il sortait un album intitulé Jihad. 

Au printemps dernier, plusieurs représentants de la droite et de l'extrême-droite françaises s'étaient exprimés contre cette programmation. Le rappeur, de son côté, avait accusé l'extrême-droite de vouloir "limiter" sa liberté d'expression.

Les victimes partagées

Du côté des survivants de l'attaque, l'affaire divise. L'AFP rappelle que Life for Paris, l'une des principales associations de victimes, avait jugé le Bataclan "complètement libre de sa programmation", se refusant d'instrumentaliser "la mémoire des victimes des attentats à des fins politiciennes." Mais ce vendredi, RTL a annoncé deux procédures judiciaires lancées contre le rappeur. Deux conseils d'une dizaine de familles de victimes comptaient saisir le tribunal administratif en référé pour interdire les dates de Médine au Bataclan, tandis qu'un avocat de victimes a demandé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour les propos de l'artiste et saisi le procureur de la République de Paris. 

B.P.