BIONIQUE. À Harvard (Cambridge, États-Unis), durant l'été 2018, des chercheurs présentaient un robot sous-marin inspiré des origamis. Cette fois, c’est un robot-méduse qui a été testé par des chercheurs de la Florida Atlantic University, à Boca Raton, aux États-Unis. L’équipe a en effet décidé de se lancer dans la conception d’un robot mou pour éviter les problèmes rencontrés avec les drones et submersibles en dur, à savoir que ces engins sont assez invasifs, ils peuvent perturber les écosystèmes et, accessoirement, s’abîmer contre les rochers ou les épaves qu’ils explorent.
Plus exactement, les chercheurs ont choisi de s’inspirer de la méduse commune (Aurelia aurita) dans sa phase larvaire (éphyra). L’appareil mesure une vingtaine de centimètres de diamètre. Il est doté de deux pompes hydrauliques destinées à actionner huit tentacules en silicone obtenus par impression 3D. Le robot a ensuite été testé dans un aquarium et une piscine afin, d’abord, de définir le mécanisme optimal de la propulsion, dû à la fois aux battements des tentacules et à l’expulsion d’eau pompée – c’est juste après le battement, quand les tentacules perdent leur force motrice, que les pompes rejettent l’eau. Voir une vidéo de démonstration ici.
Mais les chercheurs ont également voulu vérifier que l'engin était capable de passer par des ouvertures réduites sans être endommagé. Ils ont donc immergé une structure de Plexiglas à étages ; à l’intérieur, la méduse était tenue de passer de l’un à l’autre par des ouvertures moins larges que son diamètre de 21 cm. Ce qu’elle a réussi à faire, en forçant le passage, grâce à son matériau souple et à la force de la propulsion.
Des tests menés à l'intérieur d'une épave
D’autres tests ont été menés dans l’océan Atlantique, au large de la Floride. Le robot a été lancé par cinq mètres de profondeur à l’intérieur d’une épave et le long de récifs artificiels. L’équipe a pour l’heure uniquement travaillé sur la mobilité de l’appareil, et non sur sa capacité à capter des données (vidéo, son, températures, niveau d’oxygène, salinité de l’eau…), laquelle pose a priori certaines difficultés vu les déplacements par à-coups de la méduse. Sans compter, comme l’indique un biologiste marin dans un article de la BBC, l’éventuel risque que des animaux marins essaient de la manger…