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Respectez vos rythmes naturels

Danièle Olivier
Publié le 10/02/2009 à 11:41 Modifié le 29/06/2020 à 19:04
Respectez vos rythmes naturels

Se réveiller en douceur, manger à l’heure juste, se soigner au meilleur moment... Il est temps de remettre les pendules à l’heure du bien-être ! Et cela passe par le respect de nos rythmes naturels. Conseils et explications du neuropsychiatre Marc Schwob.

Le réveil : êtes-vous du matin ou du soir ?

Pour le savoir, prenez votre température ! Elle est de 36,8 à 37,5 C° pour les lève-tôt, plus basse pour les lève-tard. Si vous êtes « du matin », vos taux de sucre et d’oxygène dans le sang sont suffisamment élevés et vos batteries rechargées. Vous pouvez démarrer votre journée par de simples ablutions d’eau fraîche, puis enchaîner par une douche chaude qui relancera la température de l’organisme. Si vous êtes « du soir », en revanche, accordez-vous du temps. Levez-vous un bon quart d’heure plus tôt – ne faites rien avant 7 heures, heure de réveil raisonnable pour l’organisme – et donnez du temps au temps.

Décontraction douce avec quelques exercices d’étirements, bain plutôt que douche, soins de beauté, verre d’eau bue lentement, petit-déjeuner longue durée. Vous retrouverez ainsi vos repères, votre rythme, et vous pourrez rattraper votre temps de sommeil pendant le week-end (mais pas de réveil trop tardif le dimanche, car le lundi matin vous semblerait insurmontable !).

Le petit-déjeuner : le vôtre est-il suffisant ?

Vous désirez rééquilibrer votre appétit, prévenir les fringales ou perdre 2 ou 3 kg ? Alors mangez à la bonne heure : dès votre réveil ! Souvent sacrifié, le petit déjeuner est un repas irremplaçable.

Le déjeuner : êtes-vous à l’heure de votre appétit ?

Selon le Dr Schwob, il faudrait déjeuner quatre à cinq heures après le petit-déjeuner : « Plus on attend, et plus on a faim. Vers 12 h 30-13 heures, l’organisme a déjà brûlé toute sa réserve de calories, et on risque l’hypoglycémie. » Si le petit-déjeuner a été suffisant, vous vous accorderez une simple « pause alimentaire » plutôt qu’un vrai repas, trop riche en matières grasses. « Si l’on veut respecter le rythme chronobiologique, indique le Dr Schwob, notamment en ce qui concerne l’insuline et les sucs digestifs, un déjeuner devrait comporter une viande peu grasse ou du poisson, une crudité ou un peu de légumes cuits, et un fruit.

Ne négligez pas la boisson : l’organisme a besoin d’une réserve d’eau permanente. L’idéal : répartir au moins 1,5 litre d’eau ou de tisane au cours de la journée, sans attendre la sensation de soif. » Une sensation qu’on éprouve de moins en moins souvent à partir de 30 ans… donc, méfiance !

Le travail : quelle est votre heure de pointe ?

Bien sûr, vous n’avez pas attendu 15 heures pour démarrer votre journée de travail. Pourtant, ce n’est pas le matin mais l’après-midi, vers 16-17 heures, que votre cerveau connaît un pic de créativité, de réflexion et de performance. C’est dans ce créneau que la température du corps est la plus élevée : les hormones de stress participent à cette hyperactivité de vos cellules nerveuses et assurent un état de concentration bénéfique à toute tâche. Profitez-en ! Offrez-vous aussi à cette heure-là un léger « break » alimentaire : une boisson chaude accompagnée d’un fruit. Cet entracte vous évitera la fringale de 19 heures, nocive à l’équilibre… et à la ligne.

Le dîner : savez-vous qu’il prépare votre nuit ?

A partir de 19 heures, une autre journée commence et, si vous ne vous accordez pas du temps pour flâner, lire ou rêver, vous risquez de vous sentir frustré. L’heure idéale pour dîner ? 19-20 heures. Attention : pas de repas du soir trop lourd qui réclamerait une sécrétion importante de sucs biliaires et digestifs, nécessaires à la dégradation des graisses. Faites un dîner léger à base de protides facilement assimilables (viande blanche, volailles ou poisson) ou de sucres lents (pâtes ou riz), qui apporteront à l’organisme la teneur suffisante en glucides dont il a besoin pour son activité principale pendant la nuit : le sommeil.

Le sommeil : vous couchez-vous avant minuit ?

Quand la température du corps commence à baisser, l’organisme se met au repos. « Le sommeil sera de meilleure qualité et l’endormissement plus court si le coucher correspond à la phase descendante de la température », explique le Dr Schwob. Physiquement, elle se traduit par une envie irrépressible de fermer les yeux, des bâillements, une baisse de la vigilance, autant de signaux à respecter qui nous indiquent naturellement l’heure d’aller se coucher. De préférence avant minuit, pour un sommeil vraiment salvateur.

« Toutes les 90 minutes environ, nous avons un besoin naturel de nous échapper, de rêver, de nous détendre », rappelle le Dr Schwob. Pendant la journée, une sieste ou un « repos éveillé » de vingt minutes sont infiniment réparateurs. A condition d’obéir aux chers souhaits de notre horloge interne.

Médicaments : Que conseille la chronothérapie ?

Les médicaments aussi sont plus efficaces à certaines heures.

Aspirine : parfois mal tolérée, il vaut mieux la prendre le soir (sauf en cas de migraine où elle doit être utilisée dès le moindre signe annonçant la crise).

Anti-inflammatoires : ils sont plus actifs le matin, tout comme les spécialités à base de cortisone.

Douleurs dentaires : prenez rendez-vous chez le dentiste l’après-midi, un anesthésique fera plus d’effet à 15 heures.

Décalage horaire : adoptez le rythme veille-sommeil du pays où vous arrivez, marchez en plein air (la lumière favorise la resynchronisation de notre horloge interne), et prenez de la mélatonine aux heures où elle devrait être naturellement sécrétée (au coucher et vers 2 heures du matin).

Crèmes : la peau aussi à son tempo

Le principe de la chronocosmétologie : proposer des produits adaptés aux saisons et aux cycles de la peau. Ses mots clés : protection le jour, nutrition la nuit.

Le matin, privilégiez les formules hydratantes et antipollution.

Le soir, optez pour des produits nourrissants et reconstituants, qui favoriseront le renouvellement cellulaire.

Ou choisissez un soin unique conçu pour favoriser la chronoadaptation de la peau.

Pour aller plus loin 

==> Chronofatigues : que faire contre les fatigues cycliques ?

La fatigue peut nous atteindre sous de multiples formes et intensités mais aussi selon différentes temporalités : durant la journée, pendant un mois, sur une saison ou encore à l’année. Identifier nos états de fatigues, ou chronofatigues, est essentiel pour s’appuyer sur des traitements naturels permettant de les prendre en charge ou les prévenir. Pour conserver dynamisme et bien-être, découvrez les conseils du docteur Jean-Loup Dervaux.