Le prochain Rembrandt sera-t-il un algorithme informatique?

Ordinateurs: Artistes en tous genres ?

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Par Quentin Warlop

Leur bureau, c’est leur petit appartement parisien. Ils sont trois, tous un ordinateur sur les genoux, occupés à "coder". En fait, ils font de l’art. Les algorithmes, ce sont leurs pinceaux. "Je pense pouvoir dire que l’on fait partie de cette communauté d’artistes. Notre tableau, c’est un algorithme, développé sur un ordinateur. Mais on n’a pas toujours été bien accueilli. On allait dans les galeries, on présentait nos œuvres et les galeristes nous riaient au nez", explique Hugo Caselles-Dupre, co-fondateur du collectif " Obvious ".

Ces trois jeunes ingénieurs français utilisent l'intelligence artificielle. "Le visuel n’est pas la seule partie du rendu. Toute la démarche artistique pour arriver à ce visuel est aussi importante que le résultat final." poursuit Pierre Fautrel, co-fondateur du collectif. Il poursuit : "En ce qui concerne le flou et le fait que cela ne soit pas encore parfait, cela s’explique par le fait que la technologie est toute nouvelle et que pour avoir de très bons résultats, il faut des puissances de calculs que nous n’avons pas encore."

Ce sont des fous. Ou de véritables génies.

Gauthier, Pierre et Hugo sont bien conscients qu’ils sont en train de révolutionner le monde de l’Art. Nicolas Laugero-Lasserre, directeur de l’"Art Management School" à Paris, avoue avoir été déboussolé en rencontrant le trio français: "Ce qui incroyable, c’est qu’ils ne connaissaient rien à l’Art. Au début, je les ai pris pour des fous. Aujourd’hui encore, je ne peux pas vous dire s’ils sont fous ou si ce sont des génies."

Shudu, Margot et Zhi 

D’ici quelques jours, les trois garçons vendront l'une de leur création aux enchères chez Christie’s. L’Art et la mode aussi. Shudu, Margot et Zhi sont trois "modèles numériques". Elles ont l'air plus vraies que nature. Pourtant, ces mannequins virtuels ont été générés par des ordinateurs et divisent le secteur. Le designer Michael Kors est d’ailleurs plutôt inquiet : "Moi, je ne suis pas fan du modèle numérique. Je préfère les vraies personnes avec de la personnalité et des opinions. L'idée des modèles numériques est quelque chose qui, je l'espère, ne gagnera pas en popularité."

L'inquiétude domine le monde de l'Art et de la mode 

Alors demain, les mannequins réels virtuels seront-ils remplacés par les mannequins virtuels ? L’inquiétude domine le secteur. "Je pense que cela peut menacer le travail, mais je ne pense pas que cela va nous remplacer. Je pense que c'est juste, un peu comme un style différent. Je pense que c'est bien que les choses changent de temps en temps." explique le modèle Gisèle Alicea.

Des machines informatiques pour créer des modèles. Des codes informatiques pour peindre des tableaux. L'intelligence artificielle paraît sans limite...Et sans frontières.

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