En Europe, six résidus de pesticides sur dix seraient des perturbateurs endocriniens suspectés. C'est ce qu'a révélé l'association Générations Futures. L'ONG tire la sonnette d'alarme quant aux conséquences de l'exposition. Même à faible dose, ces substances qui interfèrent avec le système hormonal. 

Plus de six résidus de pesticides retrouvés dans l’alimentation européenne sont des perturbateurs endocriniens présumés. Voilà la principale conclusion d’une étude publiée ce 4 septembre par Générations futures. L’association s’est basée sur le dernier rapport de l’Autorité européenne de sécurités des aliments (EFSA) sur les résidus de pesticides des aliments.
Des substances nuisibles à la fertilité et à la croissance
Au total, sur les 109 843 échantillons analysés, 69 433 sont des résidus de pesticides perturbateurs endocriniens. "Il faut mettre en place des actions prioritaires pour conduire à la disparition à terme de ces pesticides perturbateurs endocriniens de notre agriculture et de notre alimentaire", demande François Veillerette, porte-parole de l’association. 
Pour rappel, les perturbateurs endocriniens sont des substances ou des mélanges chimiques capables d’interférer avec le système hormonal. Ils peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance, la fertilité, le comportement et être à l’origine de certains cancers. On en trouve partout : dans les cosmétiques, les textiles, les plastiques, les peintures etc.
Intégrer l’alimentation dans la stratégie nationale sur les PE
La France a adopté en 2014 une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens et a banni l’un des plus connus, le bisphénol A, des biberons et des contenants alimentaires. Le second volet de cette stratégie est en cours d’élaboration. "Dans la version provisoire (de ce texte), il n’y a quasiment rien sur l’alimentation, ce qui nous choque", affirme François Veillerette, dont l’ONG demande que cette question, avec celle des emballages alimentaires, soit mieux prise en compte
L’Union européenne a adopté en décembre des critères de définition des perturbateurs endocriniens, avec des années de retard, mais sans convaincre les ONG. Lesquelles pointent du doigt des critères jugés trop restrictifs, puisqu’il faut non seulement démontrer qu’une substance est un perturbateur endocrinien et qu’elle a des effets négatifs, mais aussi démontrer son mode d’action.
Marina Fabre @fabre_marina avec AFP

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