1er tour des municipales: Quels sont les arrondissements parisiens à suivre lors du premier tour?

ELECTIONS «20 Minutes» fait un tour d'horizon des points chauds de la capitale ce dimanche…

Jerome Comin
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Les candidates à la mairie de Paris Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) seraient battues dans leurs arrondissements respectifs, le XVe et le XIVe, selon deux sondages Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche et Sud Radio
Les candidates à la mairie de Paris Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) seraient battues dans leurs arrondissements respectifs, le XVe et le XIVe, selon deux sondages Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche et Sud Radio — Joel Saget, Guillaume Baptiste AFP

NKM ou Hidalgo? Si la bataille de Paris s’est focalisée sur le duel auquel se livrent les candidates UMP et PS, l’épilogue de cette campagne se jouera pourtant ailleurs, du côté de quelques arrondissements spécifiques. En raison de leur poids électoral d’abord: l’élection du maire de Paris se faisant via une élection au suffrage indirect, comme celle du président des Etats-Unis via les grands électeurs élus dans chacun des 50 Etats de l’Union. Dans la capitale, les arrondissements jouent le rôle des Etats. Mais leur poids est d’autant plus important que le scrutin prévoit une prime majoritaire au parti qui arrive en tête. Certains arrondissements auront aussi une valeur symbolique pour NKM et Hidalgo. 20 Minutes fait le point sur le scrutin de dimanche.

Le 14e arrondissement. De par le nombre de conseillers qu’il envoie au conseil de Paris, le 14e est, avec le 12e, un arrondissement clé pour la droite si elle veut gagner la capitale. Nathalie Kosciusko-Morizet a d’ailleurs décidé de s’y présenter pour y ravir la mairie à la gauche. Mais la tâche s’annonce compliquée. Dans un arrondissement où François Hollande a récolté 60,2% des voix en 2012, NKM doit en plus faire face à une dissidence menée par la jeune élue locale Marie-Claire Carrère-Gée. Lors d’un sondage réalisé en février, Nathalie Kosciusko-Morizet accusait, avec 35% des voix, 5 points de retard au premier tour sur la socialiste Carine Petit (40%). Pire, au second tour, NKM serait devancée de 10 points par la candidate PS. «Dix points de retard à ce moment-là de la campagne, c’est irrattrapable», glisse-t-on du côté socialiste. Pour l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, «elle joue sa peau, là», lâche-t-il dans Le Monde.

Le 5e arrondissement. Dans ce «fief» du clan Tiberi, la bataille s’annonce féroce. En décidant d’investir Florence Berthout au détriment de Dominique Tiberi, fils du maire sortant, NKM a déclenché un incendie à droite dans le 5e. Piqué au vif par cette décision, Jean Tiberi a allumé les premières mèches en octobre en dénonçant un choix «scandaleux et suicidaire». Quelques semaines plus tard, son fils annonçait qu’il présentait une liste dissidente face à la candidate UMP. Une occasion en or pour les socialistes de ravir cet arrondissement détenu par la droite depuis 1983. Fin janvier, un sondage BVA pour Le Parisien plaçait la liste PS menée par Marie-Christine Lemardeley en tête du premier tour avec 36% des intentions de vote contre 28% pour l’UMP et 19% pour la liste emmenée par Dominique Tiberi. Les écologistes et les partisans de Jean-Luc Mélenchon réaliseraient chacun 6%, et le FN 5%. Et au second tour, quel que soit le scénario -duel ou triangulaire- la gauche finirait devant l’UMP. Une prise symbolique donc mais pas que. Car si la droite parvenait à emporter les deux «swing states» (12e et 14e) nécessaires à sa victoire finale à Paris, la seule perte du 5e suffirait à lui barrer la route menant à l’Hôtel de Ville.

Le 4e et le 9e arrondissement. Même si ce sont deux «petits» arrondissements en termes de conseillers de Paris, ils sont nécessaires à la droite si elle veut s’installer à la tête de Paris. Car même si du côté de Jean-Didier Berthault, directeur de campagne de campagne de NKM, on annonce des «surprises» dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements, seuls les 4e (54,96% pour le candidat PS à la présidentielle et 57,93% à la législative) et 9e (54,19% pour le PS à la présidentielle, 55,11% et 63,12% dans les deux circonscriptions le recouvrant à la législative) sont susceptibles de basculer à droite.