Les passants plutôt du côté des bouchers
Les commandos végans à l’assaut de Paris savent que leur cause est risquée dans une métropole dont l’image est largement liée à la gastronomie. C’est à Paris que les premiers bouchers professionnels de France – regroupés dans une corporation puissante dès le XIIe siècle – installèrent leurs étals sur l’île de la Cité dès l’époque gallo-romaine, en particulier dans le quartier des Halles. Difficile, aussi, pour le collectif Boucherie Abolition de se faire entendre dans les quartiers où les riverains déplorent déjà la disparition des petits commerçants de proximité. Samedi, les passants étaient à l’évidence plutôt du côté des bouchers, jugeant déplacées cette action et la propension des activistes à porter atteinte aux commerces.
La semaine précédente, six militants avaient été interpellés à Lille, accusés d’avoir endommagé plusieurs vitrines de boucheries et de commerces de bouche. Selon la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), «douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications antispécistes» et «plusieurs dizaines» de cas de détériorations (en particulier avec jet de faux sang) ont eu lieu en 2018. Des chiffres contestés par les associations comme L214, qui dénonce de son côté le «zoocide» et remplit les salles parisiennes lors de conférences consacrées à l’alimentation ou à la défense des animaux. Le mouvement, pour l'heure, reste encore limité dans la capitale et la plupart des boucheries parisiennes restent indemnes de toute «embuscade».
Nouveau «happening» prévu le 1er novembre
Le nouveau ministre de l’Ecologie, François de Rugy, s’est inquiété samedi des risques de dérapage. Mais les militants ne comptent pas en rester là. Un nouveau «happening» pour «stopper l’hécatombe animale» est programmé à Paris le 1er novembre prochain. Le mot d’ordre? Tout faire «pour que les personnes animales ne terminent plus ni dans les assiettes, ni dans les équarrissages, ni à asphyxier pour les poissons».