Publicité

Budget 2019 : l'Etat va encore emprunter des montants record

Le programme d'émissions de dette à moyen et long termes sera de 195 milliards d'euros l'an prochain, comme cette année. Les emprunts à court terme vont augmenter. La charge de la dette va rester contenue.

La France conservera la même taille de son programme d'émission à moyen-long terme, mais va augmenter le recours aux titres courts.
La France conservera la même taille de son programme d'émission à moyen-long terme, mais va augmenter le recours aux titres courts. (Shutterstock)

Par Guillaume Benoit

Publié le 24 sept. 2018 à 20:06

Pas de décrue en vue. En 2019, les montants que la France devra emprunter sur les marchés financiers resteront aussi impressionnants que cette année : 195 milliards d'euros de titres à moyen et long termes seront émis, en net (l'Etat rachète chaque année des titres). Il s'agit d'un montant record depuis au moins 2004. La France restera sans doute le deuxième plus gros emprunteur de la zone euro, derrière l'Italie.

Le montant à financer sera pourtant nettement supérieur à celui de 2018, à 227,6 milliards contre 198,5 milliards. Une différence due à l'alourdissement du déficit, et à la hausse des montants de dette à refinancer, héritage des emprunts destinés à soutenir l'économie après la crise financière de 2008.

Ne pas inquiéter les investisseurs

Néanmoins, le programme de financement a été conçu de manière à ne pas dépasser la barre symbolique des 200 milliards d'euros, pour ne pas inquiéter les investisseurs. « « L'accroissement des besoins de financement est lié à des éléments non récurrents que sont la bascule CICE et la mise en oeuvre du prélèvement à la source, souligne Anthony Requin, patron de l'Agence France Trésor (AFT), chargée des opérations de financement de l'Etat sur les marchés. Nous avons souhaité ne pas augmenter notre programme d'émission de titres moyen long terme car la France ne rentre pas dans une tendance durable de hausse de ses besoins. »

Publicité

Plus de dette à court terme

L'AFT va plutôt augmenter le recours à la dette de court terme. Après quatre années de baisse, les encours de bons du trésor (BTF) vont ainsi croître de 15 milliards l'an prochain. Une stratégie qui permettrait en outre, selon l'AFT, de redonner de la liquidité au marché des emprunts courts.

A priori, le calendrier d'émission de la France ne devrait pas être impacté par l'avance, en janvier, de 60 % du crédit d'impôt dont bénéficient les particuliers afin de lisser les effets du prélèvement à la source. « Nous avons anticipé cette évolution et nous disposons des ressources nécessaires pour y faire face sans bousculer notre rythme d'émission », affirme Anthony Requin.

Hausse de la charge de la dette

La charge de la dette devrait s'inscrire en hausse l'an prochain, à 42,1 milliards d'euros, du fait de l'accroissement du stock, mais la progression reste contenue. Cette année, elle sera légèrement supérieure aux estimations de la loi de Finances initiale, à 41,2 milliards, à cause du renforcement de l'inflation en France et en zone euro. Certaines obligations à moyen et long termes françaises sont en effet indexées sur l'inflation. Plus celle-ci augmente, plus les rendements à verser aux investisseurs sont importants.

Comme en 2018, les économies réalisées en refinançant des obligations anciennes arrivées à échéance par des nouvelles affichant de taux plus bas devraient encore permettre de contrebalancer partiellement les augmentations des montants à payer aux investisseurs.

Remontée des taux

Par prudence, l'AFT envisage une hausse des taux significative, avec un rendement français à 10 ans à 1,40 % en fin d'année et à 2,15 % fin 2019, contre 0,82 % actuellement. Elle avait prévu une hausse plus importante pour 2018. Mais elle a émis en moyenne à 0,54 %, « sa deuxième meilleure année après 2016 ».

Guillaume Benoit

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité