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Afrique de l'Ouest : une ONG dénonce les violences sexuelles subies par les adolescentes

Les filles entre 10 et 14 ans sont le plus en danger dans la ville de Mubi au Nigeria. Stringer ./REUTERS

À l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, l'ONG Plan International présente ce lundi une série d'enquêtes sur la vulnérabilité des adolescentes au Bangladesh, au Soudan du Sud et dans le bassin du lac Tchad.

8% des adolescentes interrogées par Plan international, dans le Bassin du lac Tchad, ont subi des faits de harcèlement sexuel lors du dernier mois. Face à ce constat, l'ONG s'alarme ce lundi lors de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Elle y présente un rapport portant sur 449 jeunes filles au Niger, au Tchad, au Cameroun et au Nigeria qui sont quotidiennement harcelées et agressées sexuellement.

38 d'entre elles témoignent avoir été victimes d'attouchements ou avoir été embrassées de force au cours du mois précédent. Dans la majorité des cas (83,80%), des garçons adolescents sont à l'origine de ce genre de comportement. L'agression se déroule généralement sur la route alors que les filles se trouvent isolées, mais aussi à l'école où elles tentent de suivre des cours.

Le niveau d'insécurité au sein d'une communauté est le plus élevé (73,08%) dans la ville de Mubi au Nigeria pour les 10-14 ans. Mais, d'après les différents témoignages, d'autres communes du pays s'avèrent toutes aussi dangereuses. «(J'ai entendu parler) de viols et de harcèlement sexuel infligés par des voisins, des passants et des garçons dans la communauté. Rien n'a été fait», explique une adolescente de 17 ans originaire de Ndollori. «Parce qu'il fait noir et que c'est dangereux la nuit, des personnes mal intentionnées pourraient se trouver dans les parages et me faire du mal», s'inquiète une jeune de 14 ans à Misheri.

Certaines adolescentes sont même accusées de rejoindre des garçons le soir et se voient insérer «du bois de chauffe dans les parties génitales» en guise de punition, comme l'indique un membre de l'autorité locale de Garaha. En conséquence, elles doivent limiter leurs mouvements le plus possible.

«Violées par leur maître ou leur petit ami»

La crise humanitaire actuelle, accentuée par la progression de Boko Haram et du groupe État Islamique dans l'Afrique de l'Ouest, entraîne une crise économique qui pèse constamment sur les adolescentes de 10 ans à 19 ans. Celles qui travaillent en tant que servantes et qui effectuent des tâches domestiques sont particulièrement vulnérables. «Ces filles sont souvent violées par leur maître ou par leur petit ami pour obtenir de l'argent», décrit une adolescente camerounaise de 16 ans.

Des cas qui concernent surtout les jeunes filles séparées de leurs familles, car elles «sont plus susceptibles de trouver un travail hors de leur foyer», comme le précise le rapport.

Des mariages forcés de plus en plus courants

En plus d'être fortement stigmatisées, ces jeunes Africaines doivent parfois épouser leur agresseur ou leur violeur, selon des adolescentes originaires de Njimtillo et Zarmari au Nigeria. «Les parents marient les filles de force, car c'est la tradition ici», explique l'une d'entre elles. D'ailleurs, les unions forcées sont de plus en plus fréquentes depuis le début de la crise du lac Tchad, comme le démontrent certains parents et des tuteurs. 36 jeunes filles entre 15 et 19 ans affirment être mariées ou avoir déjà été mariées au Niger.

Mais, malgré ces multiples traumatismes, elles demeurent résilientes et font preuve d'autonomie tout en apportant de l'aide à leur communauté.

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19 commentaires
  • cofi51

    le

    @skitout
    Les agressions sexuelles sont condamnées en islam?
    Par le mariage de force? La lapidation de LA coupable? Autre?

  • vesemir

    le

    Toutes les civilisations se valent...

  • J.C. Blanc

    le

    L'occident s'en fiche, l'occident veut ouvrir les magasins le dimanche pour acheter ce dont ils n'ont pas besoin.
    L'occident à de vrais préoccupations;

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