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Pédophilie : « Nous sommes accablés et honteux », disent les évêques allemands

Un grand rapport sur des milliers de cas d’abus sexuels sur mineurs vient d’être rendu public

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 25 septembre 2018 à 10h37, modifié le 25 septembre 2018 à 14h31

Temps de Lecture 3 min.

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Des évêques à la conférence épiscopale de Fulda, en Allemagne, où ils doivent évoquer les questions de pédophilie, le 25 septembre.

Huit ans : c’est le temps qu’il aura fallu à l’Eglise catholique allemande pour prendre la mesure du scandale. En rendant publique, mardi 25 septembre à Fulda (Hesse), une étude de 350 pages consacrée aux « abus sexuels commis sur des mineurs par des prêtres, des diacres et des religieux catholiques » de 1946 à 2014, la Conférence des évêques allemands veut convaincre l’opinion publique que la page ouverte en 2010 est définitivement tournée. Cette année-là, le pays avait été secoué par des révélations en série sur d’anciennes affaires de pédophilie dans plusieurs établissements catholiques de renom, comme le collège jésuite Canisius, à Berlin, ou le chœur des chanteurs de Ratisbonne (Bavière), dirigé pendant trente ans par Georg Ratzinger, dont le frère, Benoît XVI, était pape quand le scandale a éclaté.

Pour l’essentiel, le contenu de l’étude – commandée par la Conférence des évêques en 2013 et pilotée par une équipe de chercheurs des universités de Heidelberg, Mannheim et Giessen – est déjà connu depuis les fuites parues, le 12 septembre, dans Die Zeit et Der Spiegel. Sur soixante-huit ans, les auteurs ont pu établir que 1 670 membres de l’Eglise catholique allemande ont agressé sexuellement 3 677 mineurs, en majorité des garçons de moins de 13 ans, ce qui signifie qu’au moins 4,4 % de l’ensemble des religieux ont abusé d’enfants. Encore ne s’agit-il là que d’une évaluation plancher, les auteurs reconnaissant que des cas leur ont nécessairement échappé. D’après leurs statistiques, trois victimes sur quatre auraient été agressées dans une église ou dans le cadre d’activités pastorales. Une victime sur six aurait été violée.

L’étude met également en évidence l’impunité dont ont bénéficié les agresseurs. Sur les 1 670 religieux mis en cause, seulement 566, soit un tiers environ, ont été poursuivis canoniquement. Parmi eux, à peine une quarantaine ont été exclus de l’Eglise, la plupart des procédures s’étant conclues par des sanctions peu sévères. La justice pénale, elle, n’a été saisie que dans une centaine de cas.

Quelles suites l’Eglise donnera-t-elle à cette étude ? « Nous sommes accablés et honteux », a déjà affirmé la Conférence épiscopale allemande, dans un communiqué, le 12 septembre. « Cette étude doit ouvrir et elle ouvrira un débat », a quant à lui promis le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Conférence épiscopale, lundi 24 septembre, allant jusqu’à qualifier sa publication de « tournant dans l’histoire de l’Eglise catholique ».

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