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Plus d'un Français sur trois prêt à passer à la voiture électrique

Les Français prêts à passer à l'électrique mais on encore certaines craintes.

Les Français prêts à passer à l'électrique mais on encore certaines craintes. - Daimler AG

35% des Français se disent prêts à passer à l'électrique. Un taux qui dépasse les 50% lorsqu'ils ont déjà pu essayer un véhicule zéro émission. Les freins à l'achat restent le prix, l'autonomie et la recharge.

Si les ventes de véhicules électriques (VE) progressent fortement ces dernières années, elles représentent encore une goutte d'eau dans le marché automobile. En France par exemple depuis le début de l'année, les voitures zéro émission pèse pour moins de 1,2% des ventes pour les particuliers, et un peu plus pour les pros avec 1,55% des immatriculations d'utilitaires.

L'essayer c'est (presque) l'adopter

Pourtant, les Français sont prêts au changement. C'est ce qu'indique le 4e baromètre réalisé par l'Institut Ipsos sur "les Français et la mobilité électrique" pour l’Avere-France et Mobivia à l'occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité, du 16 au 22 septembre. D'après cette enquête, 35% des Français envisagent l'achat d'une voiture électrique, un chiffre stable par rapport au précédent baromètre 2016.

Et l'essayer serait presque l'adopter puisque ce taux dépasse les 50% chez ceux qui en ont déjà tester une, à savoir près d'un Français sur quatre. Les plus séduits sont les jeunes, avec 46% des 18-24 ans.

Des freins à l'achat en recul

Parmi les freins à l'achat: 40% des sondés indiquent qu'ils passeraient à l'électrique si l'autonomie dépassait les 500 km. Or, souligne l'étude, la distance quotidienne moyenne parcourue par les automobilistes français est descendue à 29 km, contre 31 en 2016. Seulement un Français sur cinq fait plus de 50 km par jour.

Avec une offre de véhicules en développement, de nombreux modèles devraient toutefois bientôt atteindre ce seuil psychologique des 500 km. Le DS3 Crossback, tout juste dévoilé, proposera dans sa version 100% électrique prévue pour fin 2019 proposera au minimum 450 km selon la norme NEDC.

Le prix est également cité comme un obstacle à l'achat: 67% évoquent le surcoût par rapport à un modèle thermique. Ici encore, avec l'augmentation de l'offre, les tarifs proposés devraient se diversifier, et encore plus avec le développement d'un marché de l'occasion sur le zéro émission. Pour 64% des clients potentiels, acheter un VE de deuxième main serait une solution.

Dernier handicap: la difficulté pour recharger les véhicules évoquée par 57% des sondés. Début 2018, on estimait qu'il y avait une borne pour 5,7 véhicules électriques en France, plutôt bien placée par rapport aux autres pays européens. Mais la densification et l'accélération de la vitesse de charge sont clairement des tremplins pour faire de la France une championne de l'électrification.

Faire de la voiture électrique son véhicule principal

Ces craintes s'expliquent aussi par un changement d'attitude autour de la voiture électrique, longtemps perçue comme le deuxième véhicule du foyer, les Français souhaitent désormais en faire le véhicule principal, avec des caractéristiques (prix, autonomie et facilité à faire le "plein") proches de ce qu'ils connaissent avec le thermique.

Principale motivation pour passer au VE: trois quarts des Français évoquent l'amélioration de la qualité de l'air, un chiffre toutefois en recul par rapport à 2016.

Mais 73% Français souhaiteraient que leurs municipalités agissent en remplaçant leur parc de bus essence ou diesel par des bus électriques, 71 % qu’elles développent les infrastructures de recharge dans les rues, à acheter des véhicules électriques et 49 % qu’elles mettent en place un service d’auto-partage en libre-service. Ces deux derniers points sont particulièrement d'actualités à Paris, avec l'arrêt cet été du service d'autopartage Autolib', avec un réseau de charge depuis en sommeil.

Julien Bonnet