Vigilance dans les assiettes. Le nombre de cas d'infection à l'hépatite E est passé de 9 à 2.292 entre 2002 et 2016.
Parallèlement, le nombre de personnes hospitalisées a augmenté (57 versus 653), avec des taux d'incidence (nouveaux cas) annuelle plus élevés dans les régions Paca, Corse et Occitanie.
Pourquoi les régions du sud de la France sont-elles particulièrement touchées par les contaminations?
Une infection autochtone
"Le porc est à ce jour le principal réservoir du virus de l’hépatite E en France, par la voie d’une transmission alimentaire via les produits à base de foie de porc cru ou peu cuit, explique Laurence Cocquerel, directrice de recherche du CNRS au Centre d’infection et d’immunité de Lille, à nos confrères de 20Minutes. C’est lié à des traditions culinaires, puisque nombre de produits locaux sont préparés à base de foie de porc cru ou peu cuit, à l’instar des figatelli en Corse, ou des saucisses de foie de porc typiques d’autres régions du sud."
"L'hépatite E est reconnue à ce jour comme une infection autochtone (contractée sur place dans le pays et non importée par des voyageurs) fréquente avec une transmission alimentaire, alors qu'elle était considérée comme une infection importée peu fréquente" il y a une dizaine d'années, constatent par ailleurs les auteurs de l'étude.
"Des discussions sont en cours pour l'introduction d'un dépistage génomique viral systématique des dons de sang à partir de 2019", est-il indiqué.
Cette technique permet de détecter des infections très récentes, avant même que les anticorps fabriqués par l'organisme qui a été en contact avec le virus, soient détectables par les tests sanguins.
Dans le monde, l'hépatite E touche chaque année plus de 20 millions de personnes, et a été responsable de 44.000 décès en 2015, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
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