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Le 1er défi des femmes dans la tech : être prises au sérieux !

Plus de 650 femmes dans la tech ont été interrogées dans une nouvelle enquête mondiale. Les résultats confirment les difficultés que ces professionnelles rencontrent dans ce secteur, mais ils offrent aussi quelques raisons d'espérer…

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Le premier conseil que les femmes travaillant dans la tech donnent à une femme débutant dans ce secteur est “soyez consciente de votre valeur !”. (shutterstock)

Par Julia Lemarchand

Publié le 25 sept. 2018 à 18:47Mis à jour le 25 sept. 2018 à 18:49

Les perceptions négatives associées aux préjugés de genre nuisent largement à l’environnement de travail des femmes dans la tech et freinent leurs opportunités professionnelles. Voilà ce que l’on retient de l’enquête Ivanti 2018 “Les femmes dans le secteur High Tech”, réalisée auprès de plus 650 femmes travaillant dans ce secteur en Europe (France, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Italie) et aux États-Unis. Le questionnaire de 8 questions a été diffusé sur les réseaux sociaux et lors d’évènements tech entre avril et et juillet, et les résultats publiés vendredi 21 septembre.

Pour près de deux tiers (60%) des répondantes, le plus grand défi pour une femme dans le secteur high tech est d’être prise au sérieux, simplement en raison des des a priori sur les genres.

“Les témoignages que nous avons reçus à de maintes reprises lors d’événements de réseautage le confirment. Que leurs suggestions soient rejetées, qu’elles soient constamment interrompues dans les réunions, ou oubliées au profit de leurs collègues masculins lors de l’attribution des promotions, il est indéniable qu’il est difficile d’être une femme dans ce secteur”, résume dans son rapport Anne-Pierre Guignard, directrice marketing EMEA de l’éditeur de logiciels Ivanti et référente de ce projet Women in Tech. 

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“Connaissez votre valeur”

Lorsqu’on interroge ces professionnelles sur le premier conseil qu’elles donneraient à une femme débutant dans ce secteur, la réponse “soyez consciente de votre valeur” récolte le plus de votes (80%), devant “obtenez le plus de formations possible” (67%) et “communiquer avec votre équipe” (62%). Une professionnelle sur deux presse également ses jeunes collègues à “résister à la critique”. 

Pour autant, les entreprises ne pourront pas faire l’économie d’une politique volontariste en matière d’égalité salariale si elles veulent encourager plus de femmes à entrer dans le secteur, en proie à une pénurie de talents. On estime à 10.000 le nombre de diplômés manquant chaque année sur le marché de l’emploi en France.

Pour les professionnelles interrogées, “payer les femmes autant que les hommes” est le premier levier pour rendre le secteur plus attractif (71% des votes), devant “écouter, encourager et impliquer les femmes dans leur organisation et leur industrie” (68%) et “aller dans les écoles et Universités et encourager les jeunes femmes à se lancer dans des matières technologiques / études STEM” (59%).

L’enjeu est d’autant plus pressant que le ratio de femmes a diminué dans les filières scientifiques et techniques, au lycée comme dans l’enseignement supérieur, entre 2010 et 2015. Fait surprenant, plus de 40% des professionnelles de la tech interrogées dans l’étude Ivanti ont déclaré qu’elles étaient arrivées par hasard dans ce secteur.

“Effet positif sur le business”

Le tableau n’est pas entièrement sombre. Sur le terrain, une majorité (55%) a constaté une hausse du nombre de femmes dans le secteur en cinq ans. Même si toutes regrettent encore le manque de leaders féminins, auxquels se référer. “Dans les événements tech, de plus en plus de femmes sont certes mises en avant, mais cela reste ponctuel et/ou minoritaire. Il faudrait également élargir le choix des intervenantes à tous les niveaux. Il y a de nombreuses professionnelles passionnantes qui ne sont ni PDG, ni au conseil d’administration de grandes boîtes”, rappelle Anne-Pierre Guignard.

Etre une femme dans ce secteur a aussi des côtés positifs, insiste l’étude. Deux-tiers des femmes sondées estiment qu’elles ont un impact positif sur leur entreprise ou leur activité. “Plus je rencontre des femmes dans ces métiers, et plus j’ai envie de faire partie d’une communauté et d’aider d’autres femmes à évoluer ou à rejoindre le secteur. Je crois vraiment que ce secteur est le plus excitant aujourd’hui dans lequel travailler, et celui qui évolue le plus rapidement”, témoigne une responsable informatique d’une université britannique, interrogée dans l’étude. Et de plaider : “Nous avons besoin de plus de femmes. La diversité sous toutes ses formes ne peut avoir qu’un effet positif sur le business”.

Julia Lemarchand

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