Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), et Nicolás Dujovne, le ministre des Finances argentin, ont annoncé le 26 septembre à New York un nouvel accord pour tenter de remettre à flot le pays confronté à de fortes turbulences sur les marchés financiers. À ces turbulences, s’ajoute le mécontentement croissant d’une population fatiguée par les difficultés économiques, rapporte le Wall Street Journal.

Le FMI va donc prêter 7,1 milliards de dollars à l’Argentine. Ils viendront s’ajouter aux 50 milliards d’aide qui avaient été prévus plus tôt dans l’année afin d’aider le pays à honorer ses créances et à couvrir les dépenses de l’État. Quinze milliards de dollars avaient déjà été versés en juin.

La signature de l’accord, qui doit être validé par le Comité de direction du Fonds, a été facilitée par la démission, le 25 septembre, du gouverneur de la Banque centrale argentine, Luis Caputo, qui était en désaccord avec le FMI, selon le Financial Times.

Des milliers de manifestants dans les rues de Buenos Aires

Le même jour, le pays était secoué par une grève générale qui a perturbé les transports publics et le trafic portuaire. À l’appel des organisations syndicales, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Buenos Aires pour protester contre la politique d’austérité du président, Mauricio Macri.

Dans un éditorial, le quotidien de la capitale La Nación estime que le chef de l’État a d’abord fait preuve de “maladresse” en lançant un appel “précipité” au FMI le 29 août. Les marchés ont interprété sa demande d’avance de fonds comme une menace pour l’avenir, estimant qu’en 2019, “le président argentin, qui pourrait bien ne pas être le même qu’aujourd’hui, pourrait se retrouver sans financement”. L’accord entre le FMI et Nicolás Dujovne “a pour objectif principal de lever [ces doutes] sur la capacité de l’Argentine à payer ses dettes”, et cette issue est à mettre au crédit du gouvernement, juge le journal.

En 2018, l’économie argentine devrait décroître d’au moins 2 %, et l’inflation, elle, s’envoler de plus de 40 %.