
Le PS en avait fait son espoir principal, celui qui était à même de masquer une éventuelle perte massive de villes moyennes. Sauf qu'à Marseille, rien ne s'est passé comme prévu au premier tour pour les socialistes. Selon nos premières estimations, Patrick Mennucci n'arrive qu'en troisième position avec 21,2%, derrière le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin (36,5%) et le candidat du FN Stéphane Ravier (22,5%). Une claque totalement inattendue pour le socialiste, qui pourrait notamment s'expliquer par les mauvais résultats de ses co-listiers Marie-Arlette Carlotti et Christophe Masse dans les 3e et 6e secteurs.
A Toulouse, le maire sortant Pierre Cohen est également en difficulté (31,6%), devancé de six points par l'UMP Jean-Luc Moudenc (37,7%), même si le report de voix à gauche plus important pourrait le sauver au second tour.
En tête à Lille avec 34,86%, Martine Aubry va devoir affronter dans une triangulaire l'UMP Jean-René Lecerf (22,7%) et le FN Eric Dillies (17,15%). Un scénario moins bon qu'en 2008 pour la maire de Lille, mais qui devrait lui être favorable, comme pour le socialiste Roland Ries à Strasbourg, en tête devant l'UMP Fabienne Keller
Comme redouté par beaucoup de socialistes, l'abstention record du premier tour a fortement désavantagé le PS. Le parti à la rose enregistre plusieurs échecs dans différentes villes moyennes. A Béziers, Perpignan, Nîmes, Sorgues ou Hénin-Beaumont, les socialistes n'ont pas été en mesure d'empêcher la très forte poussée du Front national. qui a enregistré « une hausse importante et inquiétante » selon le porte-parole du PS David Assouline.
A Reims, Amiens, Quimper, Saint-Etienne et Tourcoing, le PS réalise des scores inférieurs aux prévisions selon les derniers sondages. Dans ces villes, les triangulaires avec l'UMP et le FN vont être serrées et leur issue incertaine jusqu'au second tour dimanche prochain.
A Niort comme à Pau, le PS devrait perdre la mairie. A l'inverse, il ne devrait pas pouvoir conquérir celle de Nancy. Même à Avignon, la candidate socialiste Cécile Helle va devoir batailler contre le FN, plus haut que prévu et à quasi égalité avec la favorite pour ravir la ville à la droite.
« IL Y A UNE FORME DE DÉCEPTION »
A l'image du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone et du ministre de l'éducation Vincent Peillon, le PS appelle déjà à la « mobilisation » pour le second tour, pour faire barrage au FN. Reste qu'au niveau municipal, un nouveau tripartisme politique semble s'installer, même si plusieurs des futures triangulaires avec le FN devraient permettre au PS de conserver des mairies.
« Le contexte économique et social difficile pour les Français » peut expliquer les « inquiétudes » exprimées par certains électeurs, a déclaré dimanche soir depuis Matignon le premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ville symbole de ce rejet des socialistes par l'électorat populaire et moyen, la défaite dès le premier tour du maire sortant socialiste de Florange, battu par le candidat UMP.
Avec une aussi faible participation, la gauche au pouvoir n'a pas réussi à convaincre une partie de son électorat à se déplacer au premier tour. « Il y a une forme de déception qui s'est exprimée dans l'abstention », a regretté la ministre écologiste du logement Cécile Duflot dimanche soir.
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