Une crise "grave et sérieuse". Ce sont les mots du ministère de l'Environnement pour qualifier l'état des infrastructures de l'eau en Guadeloupe, où Emmanuel Macron est en visite les 28 et 29 septembre.
En Guadeloupe, le réseau d'alimentation en eau est obsolète, des coupures sont organisées et des zones sont régulièrement à sec. Une situation qui empire depuis trente ans, et à laquelle le chef de l'État, Emmanuel Macron, en visite sur l'île les 28 et 29 septembre, va devoir faire face.
On est devant le robinet, mon petit frère l'a ouvert, il n'y a pas une goutte.
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Et, pour Rosan Bassette, qui habite sur les hauteurs de Grande-Savane à Gourbeyre, ça fait quatre jours que ça dure...
Avec sa famille, il fait partie de la centaine d'habitants de ce secteur du sud de la Guadeloupe qui ont appris à vivre sans eau courante.
Pour les toilettes, il n'y a rien. On est obligés d'utiliser la vieille méthode : prendre des bassines, remplir à la main la chasse d'eau. Dans un pays civilisé, où l'on parle de droits de l'homme, de droits à la vie, d'accès à l'eau… Il y a de quoi péter un câble.
Pourtant, la Guadeloupe produit chaque année 60 millions de m3 d'eau potable, soit quelque 148 m3 par habitant, bien au-dessus de la consommation moyenne des Français (entre deux et trois fois plus). Mais moins de la moitié arrive dans les robinets.
L'île est donc confrontée à un problème d'acheminement, que l'Etat compte résoudre au plus vite. Philippe Gustin, Préfet de département, confirme :
La situation de l'eau en Guadeloupe est indigne d'une pays développé au XXIe siècle. Il va falloir engager des travaux phénoménaux sur un réseau qui a été laissé plus ou moins à l'abandon, qui s'abime aussi beaucoup plus vite parce que nous sommes sous les tropiques.
"En tout cas, on va avoir un chantier qui devra se mener sur les cinq à dix ans à venir, et qui va nécessiter énormément de moyens financiers."
Un premier plan d'urgence de 71 millions d'euros doit permettre d'ici un an et demi de diminuer les coupures d'eau. La remise en marche complète du réseau devrait coûter entre 400 millions et 1 milliard d'euros.
Références