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Série d’assassinats de femmes en Irak

Les milices chiites sont soupçonnées d’alimenter les violences pour cause d’« immoralité ».

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Publié le 29 septembre 2018 à 10h29, modifié le 01 octobre 2018 à 12h44

Temps de Lecture 3 min.

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Le fil Instagram de Tara Fares, assassinée le 27 septembre à Bagdad.

Tara Fares était un peu trop libre dans un Irak pétri de conservatisme. L’ancienne reine de beauté de 22 ans, adulée par plus de deux millions de fans sur Instagram, postait régulièrement des photos d’elle dans des tenues légères, dévoilant ses atouts et ses tatouages. Jeudi 27 septembre, alors qu’elle circulait dans le centre-ville de Bagdad au volant de sa Porsche décapotable en fin d’après-midi, la jeune femme a été abattue froidement de trois balles dans la tête et la poitrine. Les deux assaillants, filmés par les caméras de la ville, ont pris la fuite en scooter.

Dernier en date d’une série d’assassinats de femmes, ce crime a profondément choqué en Irak, même s’il n’a pas surpris. Les violences à l’encontre de personnes jugées immorales au regard du conservatisme religieux ambiant sont un phénomène récurrent.

Nombreux y voient la main de milices chiites, toujours plus puissantes et promptes à faire appliquer leur loi. Le premier ministre Haïder Al-Abadi a estimé, dans un communiqué vendredi soir, que « ces assassinats donnent l’impression d’un plan organisé de groupes désireux de perturber la sécurité au prétexte de combattre les manifestations de déviance et de les présenter comme des cas isolés, ce qui ne semble pas être le cas ».

« Nous ne sommes que des otages »

Le chef du gouvernement a donné quarante-huit heures aux forces de l’ordre pour identifier les responsables des assassinats et kidnappings survenus récemment à Bagdad et à Bassora.

Tara Fares est la quatrième femme a être assassinée cette année. Rasha Al-Hasan et Rafif Yasiri, propriétaires de salons de beauté à Bagdad, ont été retrouvées mortes en août. Mardi, Souad Al-Ali, une militante des droits de l’homme de Bassora, active au sein de la contestation sociale qui agite la ville du sud du pays depuis l’été, a été tuée par balles en plein jour, dans une rue fréquentée.

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Tara Fares, qui avait choisi de vivre à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, se savait la cible des conservateurs religieux. En juillet, elle écrivait : « Je n’ai pas peur de ceux qui rejettent l’existence de Dieu. Ce qui me fait vraiment peur, sont ceux qui tuent et massacrent au nom de leur foi pour prouver l’existence de Dieu. »

Sur les réseaux sociaux, de jeunes fans et des voix progressistes ont érigé sa mort en symbole de « la discrimination, du manque de libertés et de droits » en Irak. Beaucoup ont dénoncé les expressions haineuses révélatrices d’une misogynie bien ancrée dans la société, illustrée par exemple par le tweet d’un présentateur de la télévision nationale décrivant Tara Fares comme « une pute qui méritait d’être tuée ».

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