Un policier de la DGSI écroué pour vente d’informations confidentielles

Sur le Darknet, le gardien de la paix était notamment en contact avec des membres du crime organisé.

 Le fonctionnaire est également mis en cause dans la confection de faux documents administratifs. (Illustration)
Le fonctionnaire est également mis en cause dans la confection de faux documents administratifs. (Illustration) LP/ Philippe de Poulpiquet

    Un policier affecté à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été placé en garde à vue puis mis en examen le 26 septembre à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il se trouve deux jours plus tard en détention provisoire.

    Ce gardien de la paix, appartenant à une division sensible du principal service de renseignement intérieur français, est soupçonné d'avoir monnayé les informations auxquelles il avait accès. Provenant des fichiers confidentiels de police, celles-ci auraient été vendues sur le « Darknet », le versant sombre d'Internet difficilement accessible, permettant nombre d'activités illégales, comme le trafic d'armes ou de drogue.

    Selon une source proche de l'enquête, l'agent avait noué des contacts avec des membres du monde de la criminalité organisée ainsi qu'avec des spécialistes de l'intelligence économique intéressés par l'obtention de telles données. Aucun lien avec le terrorisme n'a été mis en évidence. Le ripou présumé, en poste dans les Hauts-de-Seine, est également soupçonné d'avoir eu un rôle actif dans la confection de faux documents administratifs.

    Traçé grâce à son code personnel

    Les agissements qui lui sont reprochés ont été initialement détectés par la police judiciaire. Les investigations ont ensuite été confiées au service de sécurité interne de la DGSI qui, pour confondre son agent, s'est appuyé sur la traçabilité des interrogations de fichiers. Chaque fonctionnaire dispose en effet d'un code personnel, indispensable pour se connecter à son ordinateur et pour effectuer des consultations. Les processus internes de sécurité permettent de retracer en temps réel ou de manière différée l'origine des interrogations de fichiers.

    Au sein de la DGSI, certaines données sont classées « confidentiel défense » ou « secret défense ». Leur violation par un agent de l'Etat est punie d'une peine allant jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.