Valverde sacré champion du monde juste devant Bardet

Pourtant auteur d’une course parfaitement gérée sur le plan tactique, l’équipe de France de Romain Bardet et Julian Alaphilippe n’a pas pu ramener le maillot de champion du monde d’Innsbruck (Autriche). Les espoirs tricolores ont été anéantis par Alejandro Valverde (Espagne) qui décroche à 38 ans le premier maillot arc-en-ciel de son immense carrière. Romain Bardet décroche la 2e place au terme d’un sprint magnifique. Michael Woods (Canada) prend le bronze, Julian Alaphilippe termine 8e.


Par Vincent Balmisse

Publié le 30 septembre 2018 à 16h41

Alejandro Valverde (Espagne) s'impose au sprint devant Romain Bardet et Michael Woods (Canada). © AFP

Laurent Brochard, dernier champion du monde français, a dû croire qu’il tenait enfin son successeur lorsqu’il a vu Romain Bardet, debout sur ses pédales, mener la danse dans les terrifiants pourcentages du Mur de Gramart, à 10 kilomètres de l’arrivée, ce dimanche à Innsbruck (Autriche). Après 21 ans d’attente, la France devra malheureusement au moins attendre une année supplémentaire. La faute à un Alejandro Valverde (Espagne) immense. A 38 ans, le coureur espagnol décroche enfin la fameuse tunique arc-en-ciel (après être monté six fois sur le podium des championnats du monde) et couronne un palmarès déjà unique.



Si la déception doit être immense dans le clan français, notamment pour Romain Bardet, les Tricolores ne peuvent pas se reprocher grand-chose. Alors qu’on pouvait craindre une petite guerre d’ego dans les rangs de cette sélection riche en talents et potentiels vainqueurs (Alaphilippe, Bardet et Pinot notamment), les hommes de Cyril Guimard ont mis leurs prétentions de côté pour réaliser une formidable course d’équipe.


Lorsque le peloton des favoris, largement déplumé, s’est présenté au pied de la dernière difficulté du jour, après plus de 240 kilomètres particulièrement relevés (4.670 m de dénivelé au total), les Bleus étaient encore quatre. Le plan français fonctionnait à merveille. Avant de s’écarter, Rudy Molard ramenait à l’avant un Julian Alaphilippe resté au chaud toute la journée. Le Montluçonnais resserrait ses chaussures. La bataille pouvait commencer. Thibaut Pinot et Romain Bardet se mettaient en ordre de marche et durcissaient la course dès les premiers pourcentages du Mur de Gramart, le bien nommé « Enfer d’Höttinger ». Les trois Français faisaient la différence, seuls Michael Woods (Canada), Roman Kreuziger (République-Tchèque), Alejandro Valverde (Espagne) et Tom Dumoulin (Pays-Bas) parvenaient à s’accrocher au train bleu lancé à la poursuite de Michael Valgren (Danemark) parti en éclaireur. 


Annoncé parmi les favoris, Julian Alaphilippe manquait malheureusement de jambes lorsque la pente s’est inclinée à 28 % ! Fringant, Romain Bardet portait désormais seul les espoirs français et auvergnats. Un trio - composé du Brivadois, d’Alejandro Valverde et de Michael Woods - se détachait alors au sommet du Gramart. Ne restait plus que 5 km de descente et de 2 de plat. L’affaire allait se régler au sprint. Dans ces conditions, le maillot arc-en-ciel pouvait difficilement échapper au puncheur espagnol, réputé plus rapide dans cet exercice. Romain Bardet tentait bien de le déborder dans un dernier effort mais Alejandro Valverde était bien le plus costaud ce dimanche. Dommage, l’Auvergnat l’était presque autant...



Vincent Balmisse

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