“Des centaines d’enfants migrants qui dormaient dans des refuges du Kansas ou de New York ont été réveillés en pleine nuit et mis dans des bus avec un sac à dos et une collation, puis ont traversé le pays pour rejoindre leur nouveau lieu de vie : un campement de tentes dans le désert de l’ouest du Texas”, rapporte le New York Times.

Jusqu’ici, les enfants sans papiers arrêtés par les autorités fédérales “étaient placés dans des familles d’accueil ou dans des refuges, dormant à deux ou trois par chambre. Ils étaient scolarisés et recevaient la visite régulière d’agents officiels connaissant leur dossier d’immigration”, note le journal.

Un nombre record d’enfants détenus

Mais dans le campement de Tornillo, au Texas, qui peut abriter jusqu’à 3 800 enfants, “ils dorment par groupes de vingt dans des dortoirs. Ils ne vont pas à l’école, ils se voient juste distribuer des cahiers d’exercices qu’ils ne sont pas dans l’obligation de remplir”. Qui plus est, “leur accès aux services juridiques est limité”.

Ces “voyages nocturnes” se sont multipliés dans tout le pays, explique le New York Times, alors que les autorités fédérales peinent à trouver de la place pour les quelque 13 000 enfants migrants placés en détention.

“Un nombre record”, indique le journal, puisqu’il a été “multiplié par cinq en un an”, alors que le nombre des arrivées à la frontière, lui, “est resté relativement stable”.

Ces transferts vers le Texas concernent majoritairement les enfants migrants âgés de 13 à 17 ans, explique enfin le New York Times, qui souligne que les conditions dans lesquelles ils sont détenus dans ces camps de tentes pourraient avoir de lourdes conséquences traumatiques, d’autant que la durée de détention des mineurs sans papiers a presque doublé en un an, passant “de trente-quatre jours en moyenne à cinquante-neuf aujourd’hui”, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, chargé de ces mineurs étrangers isolés.

“Plus ces enfants restent longtemps en détention, plus ils sont susceptibles de devenir anxieux et dépressifs, ce qui peut conduire à des accès de violence ou à des tentatives de fugue”, souligne le journal. Un risque accru dans les centres de détention aussi vastes que celui de Tornillo, “où les signes du mal-être des enfants risquent de passer inaperçus”.