La FNSEA demande une enquête parlementaire sur les associations anti-viande

Christiane Lambert, la présidente du premier syndicat agricole français, a dénoncé la « montée en puissance inouïe » des militants antispécistes.

 Christiane Lambert intervenait ce mercredi au Sommet de l’élevage.
Christiane Lambert intervenait ce mercredi au Sommet de l’élevage. LP/Olivier Lejeune

    Face aux militants antispécistes, la FNSEA en appelle au Parlement. Le syndicat agricole souhaite « une commission d'enquête parlementaire » sur les associations anti-viande dont des militants dégradent boucheries et commerces alimentaires, a déclaré ce mercredi sa présidente Christiane Lambert en ouverture du Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme.

    « Il y a encore eu deux boucheries caillassées à Brest et à Quimper cette nuit, c'est insupportable, nous dénonçons cette montée en puissance inouïe » a-elle déclaré à la presse. Deux boucheries de Brest ont en fait été vandalisées, selon Le Télégramme. Des inscriptions « Stop au massacre des animaux » et « Stop au spécisme » ont notamment été taguées sur la devanture des commerces.

    « J'ai écrit au ministre de l'Intérieur il y a un mois et demi après les invitations lancées pour l'opération Nuit debout devant les abattoirs (par des associations anti-spécistes, NDLR), portant des images d'abattoirs en feu. Nous étions avertis qu'il y avait un risque pour la sécurité publique » a-t-elle dit en évoquant l'incendie volontaire la semaine dernière qui a détruit un abattoir employant 80 personnes dans l'Ain - cet incendie n'a pas été revendiqué. « Or rien n'a été fait », selon Christiane Lambert.

    « Nous demandons une commission d'enquête parlementaire sur ces associations face à l'inertie de l'Etat, nous voulons savoir qui ils sont, d'où ils viennent, qui les finance, nous n'acceptons pas qu'aucune mesure ne soit prise, que nos éleveurs soient ainsi méprisés alors que notre métier est noble », a lancé la présidente de la FNSEA, elle-même éleveuse de porcs dans son exploitation familiale.

    Un Sommet perturbé par des militants antispécistes

    Mercredi matin, une quinzaine de militants d'une association antispéciste ont été interpellés au Sommet de l'élevage après avoir tenté d'interrompre une conférence portant sur le potentiel d'exportation de bétail français vers la Turquie.

    Les militants, entrés sans être identifiés, ont d'abord posé des questions aux intervenants sur le « déni de démocratie » que représenterait selon eux l'élevage, avant de déployer une banderole portant l'inscription « France-Turquie, déni écologique, déni démocratique ». Ils ont été rapidement évacués par les services de sécurité du salon, puis contrôlés par la police qui les a dirigés vers la sortie.

    L'association animaliste et écologiste Earth Resistance dont ils se réclament demande le « blocage » du Sommet, et a prévu plusieurs initiatives pendant les trois jours pour dénoncer « toute forme de domination » et alerter l'opinion publique sur « la question de l'abolition de l'exploitation animale ».

    Une dizaine d'activistes d'une autre association, « Boucherie abolition », ont également été évacués et raccompagnés vers la sortie par les forces de l'ordre en milieu d'après-midi. Ils avaient envahi le ring des bovins et scandé « Elevage abolition ». A la suite d'une décision civile prise mardi par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, saisi en référé par les organisateurs du Sommet, les futurs auteurs d'actes de nature à entraver le bon déroulement de l'événement encourent une sanction possible de 10 000 euros par infraction, a par ailleurs indiqué mercredi soir le parquet.