Par SudOuest.fr avec AFP
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Un Grenoblois de 56 ans était en vacances en Indonésie avec sa femme et une amie lors du séisme du tsunami en Indonésie. Il raconte avec émotion sa terrible mésaventure.

"En voyant le nombre de morts qui augmente sans arrêt, on se dit que c'est un miracle, on a eu une chance de fous ", raconte Jean-Marc Pareja. Ce touriste français a survécu au séisme et au tsunami dévastateurs survenus dans l'île indonésienne des Célèbes.

Le Grenoblois de 56 ans a désormais été évacué avec son épouse et une amie, de Palu vers Jakarta. Il attend dans la capitale indonésienne le renouvellement du passeport de l'amie du couple, perdu dans la catastrophe, afin de pouvoir rentrer en France.

D'après un dernier bilan, 1 411 personnes ont péri et plus de 2 500 ont été blessées dans le désastre.

"La vague était d'une force énorme"

Quand le séisme a frappé à Palu, les trois Français venaient d'arriver dans leur hôtel de bord de mer. Ils avaient "juste eu le temps de poser" leurs affaires.

"La première sensation, ça a été le bruit assourdissant des toits en tôle", raconte-t-il. "On n'arrêtait pas de tomber. Tout d'un coup il y a eu un grand trou à côté de mon épouse." "Des bungalows se sont écroulés, on a perdu complètement la notion du temps", ajoute-t-il.

Le couple et leur amie ont néanmoins réussi à s'abriter derrière l'hôtel. C'est alors que " de l'eau est arrivée de tous les côtés , avec des amas de branches, et on s'est cramponnés à un arbre", explique Jean-Marc.

"La vague provoquée par le tsunami n'était pas très haute, 1,50 mètre peut-être, elle nous est arrivée aux épaules, mais elle était d'une force énorme."

Une zone de désolation

Lorsque l'eau s'est retirée, l'épreuve n'en était pas finie pour autant, poursuit Jean-Marc Pareja. Car au séisme initial de magnitude 7,5 ont succédé de multiples répliques . Les trois amis se sont réfugiés sous les tables du restaurant de leur hôtel, qui était alors encore debout, pour tenter de survivre aux "grosses secousses" qui continuaient de frapper.

Puis les touristes ont fui avec le propriétaire de l'établissement et le personnel "vers les hauteurs de la ville". "On était pieds nus, trempés, on a marché sur des décombres, et on a passé la nuit sur un parking", précise Jean-Marc Pareja

Le lendemain, les survivants du séisme ont été confrontés à un triste spectacle. "Tout était détruit, il n'y avait plus de route, plus de bâtiments, c'était une zone de désolation".

Palu, la capitale de la province de Sulawesi, a été frappée de plein fouet par le tsunami qui s'est abattu sur les Célèbes.
Palu, la capitale de la province de Sulawesi, a été frappée de plein fouet par le tsunami qui s'est abattu sur les Célèbes.
ADEK BERRY AFP

"On était 200, assis par terre avec des blessés"

Les Français ont ensuite été aidés par le personnel de l'hôtel, qui les a hébergés et nourri pendant trois jours, jusqu'à ce qu'ils arrivent à joindre l'ambassade pour être rapatriés.

À l'aéroport de Palu, accessible uniquement les jours suivant la catastrophe aux avions militaires, "il y avait des milliers de personnes agglutinées sur les grillages" dans l'espoir d'être évacuées. La voix brisée par l'émotion, il confie :

"Nous, quand on est arrivés, les trois seuls Européens, des gens se sont précipités, nous ont demandé d'emmener leurs enfants."
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Dans l'avion militaire qui les conduisait vers la capitale, "on était 200 par terre, assis en tailleur avec des blessés dans des brancards". Cet amoureux de l'Indonésie, qui en était à son troisième voyage dans l'archipel, veut "se donner du temps", mais s'est promis de revenir.