Un gendarme tué le 3 octobre. Au moins six soldats tués le 4 octobre. [Six soldats tués dans l’explosion de leur véhicule qui a sauté sur une mine le 5 octobre. Un autre policier tué le 6 octobre]. Ce sont [les derniers] incidents macabres qui sont venus s’ajouter au fardeau que porte le Burkina Faso depuis que les terroristes ont pris le pays pour cible. [Depuis août, les explosions meurtrières d’engins improvisés se sont multipliées et ont coûté la vie à 36 personnes, selon l’Agence France-Presse.]

Après avoir sévi et fait du nord du “Pays des hommes intègres” leur sanctuaire, ces hommes sans foi ni loi ont tourné leur viseur vers l’Est qu’ils ont pratiquement mis sous coupe réglée.

[“Le Burkina constitue un verrou entre le Sahel et les pays côtiers, dans la lutte contre le terrorisme, s’il saute ces voisins seront atteints”, a récemment mis en garde le ministre burkinabé des Affaires étrangères.]

Le Burkina, objectif des “fous de Dieu”

Une chose est certaine, ce sont les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina Faso, censées protéger leurs concitoyens civils, qui paient le tribut le plus lourd de cette soif de sang inextinguible des terroristes et autres bandits de grands chemins.

C’est ainsi qu’après les postes de police, ils s’en étaient pris [en mars dernier] au saint des saints de l’armée, l’état-major général en plein centre-ville de Ouagadougou.

Une capitale du Burkina Faso qui a été souvent attaquée. Ainsi, son avenue la plus célèbre et la plus animée – l’avenue Kwame Nkrumah – est devenue, par la force de ces assauts terroristes [par exemple en août 2017] pratiquement fantôme, abandonnée par les habitués que sont les noctambules, touristes et locaux confondus. Désormais le Burkina est donc bien dans l’œil du cyclone, pour ne pas dire dans l’objectif des “fous de Dieu”.

Le force G5 Sahel “peine à se tenir sur ses deux pieds”

À l’instar de la Mauritanie, du Tchad, du Niger, du Mali, le Burkina est touché par le fléau. Sauf que, plus que leurs voisins, le Burkina et le Mali sont devenus comme des territoires conquis. Les terroristes s’y promènent dans certaines parties du pays presque sans crainte.

L’union faisant la force, et les “barbus” commettant leurs forfaits avant d’aller se réfugier de l’autre côté de la frontière, les cinq pays du Sahel cités, ont alors pris la sage option, avec la bénédiction de la France, de créer le G5 Sahel. C’est une force qui a pour vocation de lutter contre le terrorisme, le grand banditisme et les trafics de tous genres dans cette bande sahélo-sahélienne.

Mais le bébé a de la peine à se tenir sur ses deux pieds. Pire, depuis sa naissance [créé en 2015, le projet a été relancé en 2017], la tutrice que ses géniteurs lui ont trouvée, en l’occurrence l’ONU, ne peut s’en occuper parce que les États-Unis s’opposent fermement à ce que cet enfant entre dans la famille.

Un besoin d’argent et d’équipements

Pour cette force, cette situation est plus que précaire. Et elle peut difficilement compter sur les armées de pays membres démunis. Le G5 Sahel se démène donc comme un diablotin dans un bénitier, laissant le champ libre aux terroristes qui font feu de tout bois.

Fort heureusement, la force française antiterroriste Barkhane, malgré ses limites et les accusations de complaisance de sa part à l’égard des terroristes, est présente. Elle empêche le terrorisme de déployer ses ailes à sa guise.

Comme à l’occasion de cette attaque des terroristes de ce jeudi 4 octobre qui a fait au moins 6 morts sur l’axe Gayéri-Foutouri. C’est la force Barkhane, sollicitée par les autorités burkinabées qui, à travers une réaction prompte, a donné la réplique à ces terroristes [en menant une frappe aérienne].

De son côté, le G5 Sahel garde l’espoir de réunir l’argent et la logistique nécessaires pour son fonctionnement.