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Montserrat Caballé

Espagne: décès de la soprano Montserrat Caballé à 85 ans

La célèbre soprano espagnole Montserrat Caballé est décédée ce samedi 6 octobre à 85 ans à Barcelone.

La soprano espagnole Montserrat Caballé le 27 janvier 2005 au festival de Cannes.
La soprano espagnole Montserrat Caballé le 27 janvier 2005 au festival de Cannes. Pascal GUYOT / AFP
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La plus grande soprano lyrique de la scène internationale, l'Espagnole Montserrat Caballé, est décédée ce 6 octobre à l‘âge de 85 ans à Barcelone. Elle avait partagé la scène avec les plus grands ténors tels que Luciano Pavarotti, Plácido Domingo, Alfredo Kraus ou José Carreras. Elle a chanté La Traviata, Faust, La Bohême, Tosca, Norma, dans les plus grands opéras du monde.

Son interprétation de Norma, en 1974, pendant les Chorégies d’orange, un jour de grand mistral, restera dans les annales de l’opéra.

Mais le grand public se souvient aussi de son apparition sur scène en 1988 quand elle avait chanté Barcelona avec le leader du groupe Queen, Freddie Mercury, chanson devenue par la suite l'hymne des jeux Olympiques de Barcelone de 1992.

« La Superba »

Surnommée « La Superba », « la superbe », en raison de sa voix et de sa technique exceptionnelles, Monserrat Caballé a connu son premier grand succès international en 1965, en remplaçant au pied levé Marilyn Horne au Carnegie Hall de New York. Elle y fait sensation.

« Je crois que le terme exact est l’envoûtement, estime Richard Martet rédacteur en chef d’Opera Magazine. Vous étiez totalement tétanisé par cette voix douce, moelleuse, qui vous caressait. C’était absolument irrésistible. »

Dès lors, sa carrière est lancée. Toutes les grandes scènes du monde lui sont ouvertes. Elle explore le répertoire du bel canto romantique, contribuant ainsi à la résurrection de ce genre. Elle est aussi une récitaliste renommée, essentiellement de chansons de son Espagne natale.

Montserrat Caballé a continué à parcourir le monde jusqu’à ses 80 ans, offrant récitals et concerts avec sa fille Monserrat Marti. Ces dernières années, sa santé délicate l’avait tenue à l‘écart de la scène.

 

La signature vocale de Montserrat Caballé c’était son souffle. Vous aviez l’impression que c’était une eau frémissante dans l’aigu et elle pouvait tenir ça sur des dizaines de mesures. Elle avait un souffle quasiment sans équivalent dans l’histoire de l’Opéra. Sa signature vocale restera ça. C’est-à-dire, si vous voulez écouter un air de Montserrat Caballé, vous prenez un air lent avec des aigus doux et alors là vous entendez quelque chose que vous n’avez jamais entendu par aucun autre chanteur.

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Richard Martet, auteur du livre «Les grandes divas du 20e siècle» sur la voix unique de Montserrat Caballé

Elisabeth Lequeret

Ce qu’elle adorait c’était la zarzuela, le répertoire d’opérette espagnole, répertoire léger qu’elle faisait d’ailleurs très bien. Elle était attachée à sa terre natale et l’Espagne était importante. D’ailleurs, à titre symbolique, le bis symbolique de Monserrat Caballé, avec lequel elle concluait sa série de bis - parce que les soirs où elle était en voix, elle vous faisait 7,8,9 bis – et le dernier des bis, quand vraiment le public en redemandait (...) c’était «De España Vengo» (Je viens d’Espagne), c’est-à-dire un extrait de zarzuela auquel elle tenait beaucoup parce qu’elle pouvait parler de son identité espagnole. Dans le monde entier elle chantait «De España Vengo».

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Richard Martet, redacteur en chef d'«Opéra Magazine» sur l'engagement de Montserrat Caballé pour l'Espagne

Elisabeth Lequeret

Hommages unanimes en Espagne

« C'était le Caballé, la grande dame de l'opéra, légende de la culture universelle, la meilleure parmi les meilleures et capable de découvrir de nouveaux espaces de création avec les plus grands. Sa personnalité et sa voix unique nous accompagneront toujours », écrit la Maison royale sur son compte Twitter.

Le Theâtre Royal, institution culturelle espagnole, évoque une « voix inégalable ». A Barcelone, le Grand Theâtre el Liceu, lieu où elle a débuté, rend hommage à l'« une des plus grandes sopranos de tous les temps ». Cantatrice hors pair, le monde artistique local, qu'il soit issu de la musique, du théâtre ou du cinéma salue unanimement sa mémoire. Tout comme le monde politique... toutes tendances confondues, rapporte notre correspondant à Madrid, Pierre Chaperon.

Pour le président du gouvernement Pedro Sanchez c'est « une grande ambassadrice du pays qui s'en va ».

Les médias n'ont d'ailleurs pas hésité à mettre la cantatrice en Une. Plusieurs chaînes de télévision et de radio ont bousculé leurs programmes pour diffuser des émissions spéciales autour de la diva. Comme si une partie de l'histoire du pays s'en allait.

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