Analyste de données, spécialiste de la blockchain, manager de l’innovation... Pour s’adapter à ces nouveaux métiers, 54 % des salariés dans le monde vont devoir réévaluer leurs compétences et suivre une formation. La France est l'un des pays où le besoin est le plus criant avec 105 jours de formations nécessaires par salarié.

Le défi de la révolution numérique est la formation, rappelle une étude du World Economic Forum (Forum économique mondial), publiée mi-septembre (1). Selon ce document, 54 % des salariés dans le monde vont devoir réévaluer leurs compétences et se mettre à niveau pour faire face à l’automatisation du travail et au développement de l’intelligence artificielle.
Parmi eux, un sur cinq devra suivre une formation de plus de six mois, et un sur dix de plus d’un an. La France écope du bonnet d’âne. C’est le pays où ce besoin apparaît comme le plus criant, avec 105 jours de formation nécessaires par salarié. Pour arriver à cette conclusion, des dirigeants du monde entier, représentant 15 millions de salariés, ont été interrogés.
Les métiers manuels sur la sellette
Le problème, c’est que la majorité des entreprises sondées disent vouloir avant tout proposer ces formations à leurs employés de ‘premiers plans’. "En d’autres termes, ceux qui auront le plus besoin de formation et de requalification sont les moins susceptibles d’en recevoir", résument les auteurs du rapport. Or si ces mutations sont mal gérées, "elles posent le risque d’accroître les écarts de compétence et d’augmenter les inégalités" préviennent-ils.
La moitié des entreprises considèrent ainsi que l’automatisation va entraîner une réduction du nombre d’employés en temps-plein d’ici 2022. À cet horizon, 42 % des heures travaillées pourront être effectuées par des machines, contre 29 % en 2018. Toutefois, le rapport estime qu’au total, 75 millions d’emplois seront supprimés, mais que dans le même temps 133 millions seront créés.
Les métiers manuels seront particulièrement sur la sellette de même que les postes de management intermédiaire, de gestion financière ou de contrôle qualité. A contrario, les profils ayant de fortes capacités d’analyse, sachant résoudre des problèmes complexes et faisant preuve d’innovation et de leadership seront particulièrement demandés. Les compétences les plus recherchées en 2022 seront ainsi l’intelligence émotionnelle, le pouvoir créatif, le sens de l’initiative ou encore la pensée critique…
Concepcion Alvarez, @conce1
(1) Voir l’étude ici.

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