Deux bateaux, un navire roulier tunisien et un porte-conteneurs chypriote, sont entrés en collision, dimanche 7 octobre dans la matinée, au nord-ouest du cap Corse. Cet incident a provoqué une brèche dans la coque du porte-conteneurs, et une pollution au fuel sur 300 mètres de large et moins d’un kilomètre de long. Aucun des deux navires n’a signalé de blessé.
« Le ruban de pollution, du fuel de propulsion du navire, de 300 mètres de large sur moins d’un kilomètre de long, est à peu près stable », a déclaré la préfecture maritime à Toulon, dimanche soir. Les moyens de lutte contre la pollution, venus de France et d’Italie, continuent d’être acheminés sur les lieux de l’accident. Lundi matin débuteront les opérations de barrage du fuel en mer, a-t-il été précisé.
Risque de pollution
Le navire roulier faisait route vers Gênes, en Italie, à Tunis. « Il allait peut-être trop vite par rapport à sa capacité de réaction », a commenté une source proche de l’enquête.
L’accident s’est produit alors que la météo et les conditions de navigation étaient bonnes, avec peu de mer et un vent de sept nœuds (10 à 15 km/h). Le choc a provoqué une brèche dans la coque du porte-conteneurs laissant échapper du fuel de propulsion du navire, du fuel IFO (Intermediate Fuel Oil) « ni très léger, ni très lourd », selon la préfecture maritime.
Le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille-Flandre a appareillé dimanche matin de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et a, désormais, rejoint les deux navires. Le bâtiment d’assistance, de soutien et de dépollution (BSAD) Jason a également appareillé depuis Toulon. « Ce dernier a, au cours de la matinée, embarqué l’ensemble de ses moyens de lutte contre les pollutions maritimes », a ajouté la préfecture maritime.
Enquête
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de La Garde (Var), qui coordonne les opérations, avait demandé dimanche matin l’intervention d’un hélicoptère de la gendarmerie nationale pour faire une évaluation technique par une équipe d’experts, spécialistes du milieu maritime et de ce type d’incident.
L’Italie a, par ailleurs, proposé son aide, dans le cadre d’un accord tripartite permanent, l’accord Ramogepol, conclu entre la France, Monaco et l’Italie pour lutter contre les pollutions marines accidentelles en Méditerranée. Trois navires italiens, partis de Livourne, Gênes et de Sardaigne faisaient donc route vers le lieu du naufrage dimanche soir. La mise en œuvre de cet accord est assez rare, mais des exercices sont souvent effectués.
Dans un premier temps, les secours s’efforceront, lundi, d’établir un barrage pour limiter l’extension de la traînée et concentrer la pollution. Le barrage se fait grâce à un système de bras articulé qui concentre le fuel et puis le récupère, a précisé la préfecture maritime.
« En parallèle, on pourra procéder à la désincarcération du porte-conteneurs », selon la préfecture maritime. Les deux navires devraient ensuite rejoindre un port, en étant soit remorqués, soit escortés. Une enquête judiciaire suivra « pour établir les responsabilités individuelles et collectives », selon une source proche du dossier.
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