Affaire Skripal : le second suspect identifié comme un médecin du renseignement russe

Après avoir révélé le nom du premier suspect, un colonnel du GRU, le site britannique Bellingcat partage celui du second : Alexandre Yevgenïevich Michki.

Source AFP

L'affaire Skripal a provoqué une crise diplomatique majeure, conduisant à l'expulsion de plus de 300 diplomates russes ou occidentaux

L'affaire Skripal a provoqué une crise diplomatique majeure, conduisant à l'expulsion de plus de 300 diplomates russes ou occidentaux

© ADRIAN DENNIS / AFP

Temps de lecture : 3 min

Celui qui avait d'abord été identifié comme étant Alexandre Petrov, un faux nom, a été démasqué. Il se nomme en réalité Alexandre Yevgenïevich Michki. Le second suspect de la tentative d'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal en mars à Salisbury, en Angleterre, est un médecin du service de renseignement militaire russe (GRU), a annoncé lundi le site d'investigation bellingcat.com. « Nous avons identifié Alexandre Petrov comme étant Alexandre Yevgenïevich Michkin, un médecin militaire employé par le GRU », précise le site Bellingcat, basé à Leicester.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Le site explique s'être appuyé sur « de multiples sources », dont des « témoignages de personnes familières » avec l'individu, ainsi que des copies de documents d'identité, notamment une copie de son passeport, dont il présente une photo. Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire sur cette annonce. Selon Bellingcat, Alexandre Yevgenïevich Michkin est né le 13 juillet 1979 à Loyga, en Russie. Il a étudié la médecine dans une académie militaire, avant de suivre un entraînement de médecin au sein de la marine russe. Recruté durant ses études par le GRU, il a ensuite pu disposer d'une carte d'identité et d'un passeport sous le nom d'Alexandre Petrov.

Lire aussi Affaire Skripal : les États-Unis sanctionnent lourdement la Russie

Entre 2011 et 2018, il a « beaucoup voyagé » avec sa nouvelle identité, se rendant à de nombreuses reprises en Ukraine lors du mouvement de soulèvement du Maïdan, et en Transnistrie, un territoire séparatiste moldave pro-russe qui a fait sécession de la Moldavie au début des années 1990, après l'effondrement de l'Union soviétique. Début septembre, la police britannique avait présenté les noms de deux hommes russes, Alexandre Petrov et Ruslan Boshirov, suspectés d'avoir perpétré la tentative d'empoisonnement au Novitchok, un puissant agent innervant, de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, survenue le 4 mars à Salisbury.

La Première ministre britannique Theresa May avait alors accusé les services de renseignements militaires russes d'être derrière cette attaque. La police avait lancé un mandat d'arrêt européen en soulignant que les noms utilisés étaient sans doute des alias.

Les deux hommes sont des civils, selon Poutine

Le 26 septembre, le site Bellingcat avait déjà révélé l'identité de l'autre suspect, Ruslan Boshirov. « Le suspect est en fait le colonel Anatoli Tchepiga, un officier du GRU décoré de hautes distinctions », avait affirmé Bellingcat. Ces informations avaient été rejetées par Moscou. « Beaucoup de gens se ressemblent », avait simplement répondu le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Le 12 septembre, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré savoir qui étaient les deux hommes mis en cause par Londres, mais il avait assuré qu'ils étaient des « civils » n'ayant rien fait de « criminel ». Les deux hommes avaient ensuite été interviewés par la télévision publique russe RT, affirmant s'être rendus en touristes à Salisbury. Ils avaient démenti être des agents du GRU.

Selon Scotland Yard, les deux hommes avaient effectué un séjour de 48 heures en Angleterre, entre le 2 et le 4 mars. Ils séjournaient à Londres, et s'étaient rendus à deux reprises à Salisbury : ils avaient effectué un « voyage de reconnaissance » le 3 mars, avant de contaminer « la porte d'entrée (de Sergueï Skripal) avec le Novitchok » le lendemain, et de reprendre un vol vers Moscou. Cette affaire avait provoqué une crise diplomatique majeure, conduisant à l'expulsion de plus de 300 diplomates russes ou occidentaux.

Sergueï Skripal, ancien officier du GRU, avait été condamné en 2006 pour « haute trahison » avant de bénéficier d'un échange d'espions organisés entre Moscou, Londres et Washington. Il s'était alors installé à Salisbury. « Ce Skripal n'est qu'un traître », avait affirmé Vladimir Poutine le 3 octobre, lors d'un forum consacré à l'énergie à Moscou. « Ce n'est qu'un espion, un traître à la patrie (...) Ce n'est qu'un salaud, purement et simplement. »

Lire aussi Affaire Skripal : Moscou a trouvé les suspects, « des civils », pas des criminels

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (4)

  • Djidji-amore

    ... D’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

    Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

    Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité...

  • Alain (Paris)

    Vous avez été exaucé ! Il suffisait d'attendre un peu...

    Le commentaire que vous attendiez, qui est une indicible honte, a été écrit à 9h10.

    Méprisable.

  • Phil 66

    Skripal est un traitre et son exécution est une conséquence de ses actes et de l'appat du gain. Trahir sa patrie alors qu'on est engagé pour le défendre est impardonnable et son "exécution " n'est pas choquante, seules les tortillements russes qui n'assument pas sont à blamer.