Eroica Basquiat (1960-1988)

Jean-Michel en train de peindre en 1983 à St. Moritz en Suisse ©Getty - Lee Jaffe
Jean-Michel en train de peindre en 1983 à St. Moritz en Suisse ©Getty - Lee Jaffe
Jean-Michel en train de peindre en 1983 à St. Moritz en Suisse ©Getty - Lee Jaffe
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Dans les années 80, Jean-Michel Basquiat a dynamité l’univers hype et underground de l’Art. Il été le premier à incarner la transition du street art vers les galeries chics de Manhattan. Dans un New York en pleine recomposition, ses proches racontent cet ami mort trop jeune, à seulement 27 ans.

Avec
  • Marie-Sophie Carron de La Carrière Conservatrice en chef du partimoine au département mode et textile du Musée des Arts décoratifs.
  • Edward Nahem Galeriste new-yorkais
  • Jerry Lauren Co-fondateur de la marque Ralph Lauren et collectionneur
  • Lysa Cooper Styliste américaine
  • Lee Quinones Street-artiste, peintre américain
  • Lee Jaffe Peintre et photographe
  • Toxic Street-artiste américain
  • Némo Artiste et graphiste de rues
  • Stephen Torton Acteur, artiste américain, ancien assistant de Basquiat
  • Al Diaz Artiste new-yorkais, co-auteur de SAMO
  • Hervé Di Rosa Artiste et président du M.I.A.M

Jean-Michel Basquiat a trouvé une écriture nouvelle. Il y a une souffrance à l’intérieur de sa peinture, mais aussi de l'espoir, un espoir dans l’énergie fulgurante. Si celle-ci doit vous faire mourir, l’important c’est de la transmettre pour que vous ne soyez pas mort pour rien. Basquiat n’est pas mort pour rien parce qu’il a transmis cette énergie à des millions de gens. Ses œuvres sont aussi importantes aujourd’hui et s’arrachent à des prix fous, parce qu’elles étaient visionnaires. Hervé di Rosa

Hier, Basquiat fréquentait Madonna, Andy Warhol, Keith Haring, Toxic, ou Julian Schnabel. Et aujourd’hui, ils sont nombreux à revisiter sa vie tumultueuse ou à s’approprier un morceaux de l’icône : de l’univers de la mode, en passant par Jay Z et le hip hop qui le chantent, le recyclent ou se réapproprient ses images, sans oublier le prêt à porter ni les prestigieuses salles des ventes où le prix de ses œuvres s’envolent. Presque 30 ans après sa mort, ses toiles se vendent à presque 50 millions de dollars chez Christie’s à New York, sa ville, celle qu’il incarne si bien et qu’il a tant peinte. C’est d’ailleurs à Manhattan, au MOMA et au Guggenheim de New York que ce gamin de Brooklyn est été initié très jeune à la peinture par sa mère qui l’y emmenait régulièrement. Basquiat est aussi attiré très tôt par les mots, la littérature, et la poésie, qui lui inspirent ses premières signatures : SAMO.

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Voici l'histoire d'un gamin, un peu turbulent, qui cherche comment exprimer son bouillonnement intérieur face aux murs. Avec sa crête peroxydée, il lit Marc Twain, Mallarmé ou Williams Borroughs, il reste des heures devant le Guernica de Picasso, se passionne pour la BD, et asperge de mousse à raser le proviseur de son lycée …

Des deux côtés du Pont de Brooklyn, voici l'histoire d'un gamin local, l'histoire d'un artiste que la postérité a enfermé dans une image d'enfant, d'enfant terrible ou d'enfant radieux : « Basquiat The Radiant Child », une sorte de Peter Pan de New York, qui ne dépassera pas les 27 ans.

Jean-Michel Basquiat est New-York. Il incarne New-York, il a motivé New-York, il l’a inspirée, représentée et peint. Il a survécu à New-York, il est mort grâce à New-York. Stephen Torton

Au-delà du mythe Basquiat, et des légendes urbaines de Jean-Michel, nous partons à New York, sur les traces de Jean, de Jean-Michel, de « Baskiatte », et de SAMO, l’ami, l’artiste et le compagnon de route de Toxic, d’Al Diaz, de Lee Quinones, Lee Jaffe, de Stephen Torton, de Di Rosa, ou de Liza Cooper. De Crosby Street à son loft de Great Jones Street, nous serons en compagnie de ses amis proches, qui, pour la plupart, n’ont encore jamais parlé de lui. Une ballade exclusive dans un New York qui a bien changé pour chercher à comprendre comment ce jeune homme à cheval entre deux mondes, - celui du star system où l’argent coule à flot et celui de la rue - a pu révolutionner l’art dans les années 80.

Si Jean-Michel était vivant, il ferait probablement du cinéma. Il aurait encore agrandi la taille de sa toile. Al Diaz

Pour aller plus loin 

Le film documentaire Basquiat, un adolescent à New York, de Sara Driver est disponible en DVD à partir du 20 mars. 

Week-end spécial Jean-Michel Basquiat sur France Culture, à l'occasion de l'ouverture de l'exposition Jean-Michel Basquiat à voir à la Fondation Louis Vuitton à Paris du 3 octobre au 14 janvier 2019. 

Site officiel consacré à Jean-Michel Basquiat. 

Downtown 81 d’Edo Bertoglio, en version intégrale sur YouTube, avec Jean-Michel Basquiat et de nombreuses personnalités du Village d'alors. Tourné à New York pendant l’hiver 1980-81, il ne sortira qu’en 2001 aux États-Unis et en France et dans très peu de salles. Au générique de la bande-son : Blondie, John Lurie, Kid Creole & the Coconuts, Tuxedomoon …

Hommage de Philippe Briet, jeune directeur de galerie à New York, à son ami Jean-Michel Basquiat qui vient de mourir, vidéo diffusée en août 1988 (Ina.fr). 

Rediffusion du 12 octobre 2013. 

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