Acheter une télévision, un nouveau frigo, un nouveau pantalon… Des gestes loin d’être anodins à en croire une nouvelle étude de l’Ademe. Elle pointe l’empreinte carbone de nos objets du quotidien. Ils représenteraient un quart des émissions de CO2 des Français. En moyenne, chaque foyer possède 99 objets électriques ou électroniques.

En attendant que le four préchauffe, Robert recherche sur sa tablette la recette d’un gâteau au chocolat. En fond, la télévision est allumée et le frigo lui signale que la porte est restée ouverte. Dans notre environnement, dans notre quotidien, les objets électroniques et électriques sont omniprésents. Chaque foyer pense en détenir 34. En réalité, ils en possèdent en moyenne 99. Dont six inutilisés. Or, ces objets ont un coût environnemental élevé, alerte l’Ademe, l’Agence française de l’environnement, dans une nouvelle étude*.
“L’imaginaire collectif considère que les transports ou l’habitat sont les secteurs les plus impactants. Les équipements de la maison peuvent représenter un enjeu aussi important que les autres postes en termes d’émissions. Jusqu’à 25 % environ, soit un quart des émissions par an”, révèle l’Agence.
Pollution des objets du quotidien
Le fléau de l’obsolescence programmée 
Lors du processus de fabrication d’une télévision par exemple, près de 2,5 tonnes de matières premières sont utilisées. Pour tout son cycle de vie, de la matière première à la fin de vie en passant par le transport, une télévision de 11 kg émet l’équivalent d’un aller-retour Paris Nice en avion. Pour une garde-robe moyenne de 50 kg, comptez un aller-retour Paris-Montréal. 
Pour limiter notre impact, l’Ademe conseille de ne pas se suréquiper, de ne pas renouveler trop souvent ou encore d’augmenter la durée de vie des produits. Mais aujourd’hui, plusieurs industriels réduisent volontairement la durée de vie des produits pour pousser à l’achat. C’est l’obsolescence programmée. “Il faut changer l’objectif de conception, fabriquer le produit pour qu’il dure le plus longtemps possible et non l’inverse”, demande Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France.
SEB et son forfait réparabilité : l’exemple à suivre
D’autant que cette démarche écoresponsable paye. En témoigne l’expérience de SEB, numéro un mondial dans le domaine du petit équipement domestique, qui propose un forfait de réparation pour tous ses produits. “On assure au client que la réparation ne dépassera pas 30 à 40 % du prix initial”, explique Alain Pautrot, en charge de la satisfaction des consommateurs chez SEB. “Quand on répare un produit, on connaît son défaut. Donc on va monter en gamme pour le suivant. C’est cela qui fait qu’on est économiquement responsable et viable”, explique-t-il.
Une initiative qui est pour l’instant trop isolée dans le paysage des fabricants en France. Pour pousser les autres acteurs à se lancer dans cette démarche, le gouvernement a promis que d’ici 2020, un indice de réparabilité serait affiché sur les produits électroniques et électroménagers. Le but : guider les consommateurs vers des produits plus responsables.
Marina Fabre, @fabre_marina
*La face cachée des objets : vers une consommation responsable

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