Valérie Castellani, Thierry Chartier et Daniel Le Berre ont été récompensés de la médaille de l'innovation du CNRS. Tous les trois ont reçu ce prix lors d'une cérémonie le 10 octobre 2018 à Paris. Le CNRS entend par là récompenser et mettre en valeur des travaux qui trouvent un prolongement concret hors du laboratoire.
Ainsi, Valérie Castellani, a fondé en 2016 l'entreprise "Oncofactory" avec sa collègue Céline Delloye-Bourgeois. Son coeur de métier : diagnostiquer rapidement des cancers et en prédire l'évolution en en créant des répliques en miniature. L'objectif étant ensuite de repérer des biomarqueurs prédictifs de la réponse à un traitement. Pour cela, l'entreprise prélève des cellules tumorales sur des patients, et les injecte dans des embryons d'oiseaux. L'entreprise a déjà été lauréate du concours d'innovation en 2016.
Valérie Castellani est spécialisée en biologie du développement à l’Institut NeuroMyoGène (Unité CNRS/Inserm/Université Claude-Bernard-Lyon-I).
Une première mondiale à Limoges
Second lauréat de cette cuvée 2018, Thierry Chartier travaille, lui, à l’Institut de recherche sur les céramiques (Unité CNRS/Université de Limoges). Pionnier des procédés additifs pour l’élaboration de céramiques, il a développé une technologie qui a permis en 2001 la création de la start-up 3DCeram. Cette entreprise exploite un procédé de fabrication additive (c'est-à-dire de l'impression 3D) à partir de céramique, à destination des systèmes optiques. Pour ce faire, un substrat céramique liquide est solidifié par photopolymérisation. On parle de stéréolithographie. Il crée par la suite une seconde start-up baptisée Ceradrop qui exploite le même procédé, mais à destination de l'électronique.
Les nouvelles méthodes d’élaboration de pièces céramiques de formes complexes qu’il a développées ont notamment donné lieu à une première mondiale au CHU de Limoges, en 2013 : la réalisation d’un implant crânien en hydroxyapatite (minéral présent dans l’ivoire et l’émail des dents, et les os) à partir du fichier scanner d’un patient. Rompu au transfert industriel, il a aussi monté en 2005 un laboratoire commun avec Air Liquide, dont la vocation est de développer des matériaux et des systèmes céramiques permettant de produire de nouvelles sources d’énergie et d’améliorer l’efficacité énergétique.
L'informatique à l'honneur
Enfin, Daniel Le Berre, enseignant-chercheur de l’université d’Artois au Centre de recherche en informatique de Lens (Unité CNRS/Université d’Artois), a été récompensé pour ses travaux sur le logiciel libre. En 2004, il crée le logiciel Sat4j qui propose un ensemble d’outils de raisonnement en variables booléennes ("0" si une proposition est fausse, "1" si une proposition est vraie) pour le langage Java. Conçu dès le départ comme un logiciel libre pouvant être facilement réutilisable dans d’autres logiciels, Sat4j intègre en 2005 le consortium ObjectWeb (maintenant OW2), qui promeut le développement de logiciels libres.
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