L’absurdité de la propagande symbolisée à travers une série d’images.
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Comme chaque année, le prix Leica Oskar Barnack soutient la création photographique en récompensant le travail d’un ou d’une photographe : le lauréat reçoit la modique somme de 25 000 dollars, un appareil photo Leica et bénéficie d’une belle visibilité.
Si l’année dernière nous étions partis à la rencontre du peuple Skogfinn à travers les images de Terje Abusal, lauréat de l’édition 2017, c’est en Corée du Nord que nous embarque cette fois-ci la prestigieuse compétition. En effet, c’est le photographe belge Max Pinckers qui a été récompensé pour sa série intitulée Red Ink, qu’il a réalisée alors qu’il était en Corée du Nord pendant quatre jours pour le magazine The New Yorker en août 2017, période durant laquelle les relations avec les États-Unis étaient particulièrement tendues.
Un vrai faux reportage
Toutefois, loin de pouvoir réaliser un véritable reportage, le photographe a dû composer avec le contrôle de l’image opéré par l’État nord-coréen : il était en permanence accompagné d’un superviseur qui surveillait tous ses faits et gestes et les uniques photos qu’il a été autorisé à prendre n’étaient que de ridicules mises en scène. Le photographe a donc décidé de faire de cette contrainte un atout et a photographié au flash ces scènes irréelles. Il raconte :
“Sachant qu’il serait impossible de révéler la réalité derrière la façade du régime, j’ai appliqué une esthétique faisant référence à la propagande et à la publicité étatiques, en utilisant un éclairage artificiel audacieux.”
Cet éclairage fort rappelle au spectateur que la nature de ses images est factice. Il en résulte une série photo qui aborde avec justesse la censure, la propagande étatique et la notion de réalité tout en nous prouvant, une fois de plus, le pouvoir de l’image.
Vous pouvez retrouver le travail de Max Pinckers sur son site personnel.