Après les propos de François Hollande, Dassault n'en a pas fini avec la polémique sur les Rafale en Inde
Après la polémique suscitée par des propos tenus par François Hollande fin septembre, l’affaire du contrat des Rafale en Inde se poursuit. Citant un document interne, Mediapart minimise le rôle de l’usine promise lors de la création la joint-venture entre Dassault et son partenaire indien. L’industriel français réplique.
Nouvel épisode du feuilleton sur les Rafale en Inde. Après avoir allumé l’étincelle de la polémique en citant François Hollande, qui estimait que la France s’était vu imposer son partenaire pour décrocher une méga commande de 36 Rafale en Inde, Mediapart persiste et signe. Dans un article publié le 10 octobre, le site internet d’investigation cite un nouveau document qui "accable Dassault", l’industriel français en charge du contrat. "Deux ans après la signature du contrat de vente des Rafale à l’Inde, l’usine ultra-moderne prévue par la joint-venture de Dassault avec son associé indien Reliance se résume à un bâtiment aux allures d’entrepôt", assure le media. Selon un document cité par Mediapart, "Dassault considérait cette alliance comme une « contrepartie », « impérative et obligatoire », pour décrocher le marché »".
Des offsets classiques selon Dassault
Le groupe d’aviation n’a pas tardé à réagir. Mercredi 10 octobre au soir, il publiait sa « mise au point », rappelant que la vente s’est engagée "dans le cadre d’un accord de Gouvernement à Gouvernement". "Conformément aux règles en vigueur en Inde (Defence Procurement Procedure), et comme il est fréquent dans ce type de vente, Dassault Aviation s’est engagé à réaliser des offsets (investissements compensatoires) à hauteur de 50 % de la valeur du marché. Pour réaliser une partie de ces offsets, Dassault Aviation a décidé de créer une Joint Venture avec le Groupe Reliance qu’il a librement choisi", insiste-t-il.
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sourceSi cette coentreprise a été fondée le 10 février 2017, "des partenariats ont également été signés avec d’autres entreprises indiennes telles que BTSL, DEFSYS, Kinetic, Mahindra, Maini, SAMTEL,... Des négociations sont en cours avec une centaine d’autres partenaires potentiels", assure Dassault.
L’industriel balaie l’importance du document cité par Mediapart, qui faisait allusion aux déclarations d’un cadre de l’entreprise. "Conformément à la loi, lors d’un Comité Central d’Entreprise le 11 mai 2017, Loïk Segalen, directeur général délégué, a informé les partenaires sociaux de ces obligations d’offsets et de la stratégie décidée par Dassault Aviation pour les remplir".
"Les premières pièces Falcon 2000 seront produites fin 2018"
Non, il ne s’agit pas d’une usine fantôme, entend démontrer l’industriel français. "L’usine DRAL de Nagpur, dont la première pierre a été posée le 27 octobre 2017, va produire des pièces de Falcon 2000 et, dans un second temps, de Rafale. Une première équipe de managers indiens a été initiée à nos méthodes de production dans l’usine Dassault Aviation de Biarritz pendant six mois. Les premiers compagnons indiens ont également reçu, en France, une formation intensive à nos process de fabrication. Les premières pièces Falcon 2000 seront produites fin 2018", promet Dassault Aviation.
En Inde, la polémique n’est pas éteinte pour autant. Car les propos de l’ancien président de la République avaient apporté de l’eau au moulin à Rahul Gandhi, chef du Congrès, le principal parti d'opposition, qui, depuis plus d’un an, accuse le gouvernement de Narendra Modi d’avoir favorisé le conglomérat Reliance, pointant du doigt sa proximité avec son patron, Anil Ambani. Ces propos avaient déjà forcé le groupe Dassault à réagir fin septembre, en s’évertuant à réaffirmer que son partenariat avec Reliance relève d’un choix industriel libre.
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