TRIBUNEUne tribune contre l'«invisibilisation» des femmes dans le débat sur la PMA

PMA pour toutes: Des femmes lesbiennes et célibataires dénoncent leur «invisibilisation» dans le débat

TRIBUNELes signataires de la tribune regrettent un «combat médiatique inégal» face à des opposants à la PMA bien plus visibles…
Deux femmes et leurs enfants à Nantes en 2012.
Deux femmes et leurs enfants à Nantes en 2012. - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Lucie Bras

L.Br.

Dans une tribune publiée par Franceinfo ce jeudi, des femmes lesbiennes et célibataires dénoncent leur absence dans les débats sur l’extension de laProcréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Alors que le comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu un avis favorable à cette pratique médicale pour toutes les femmes fin septembre, le gouvernement prévoit un vote à l’Assemblée en janvier 2019.

Les signataires déplorent l’omniprésence des opposants à la PMA pour toutes sur les plateaux de télévision. Un combat médiatique « inégal dès le départ », regrettent-elles. « Qui parle ? L’Eglise, La Manif pour tous, des philosophes, des intellectuels autoproclamés… Personne qui ne soit directement concerné. (…) Tous parlent au nom de dogmes, de craintes, d’inquiétudes, de ressentis. Ils promettent l’effondrement de la société et de ses valeurs, des générations d’enfants traumatisés (…) Face à leur dégoût, nous souffrons. Face à leur haine, nous sommes blessées. »

Des enfants « montrés du doigt »

Ces femmes, qui ont dû se rendre à l’étranger pour concevoir par PMA, redoutent les effets de cette « haine » sur leurs enfants. « Ne vous inquiétez pas pour nos enfants. Ils ont été désirés. Ils ont été attendus, parfois longtemps. Ils sont aimés. Nos familles n’ont pas moins de valeur que les vôtres. Il est insupportable qu’elles soient ainsi scrutées et jugées. Et si nos enfants souffrent de quelque chose aujourd’hui, c’est d’être ainsi rejetés, montrés du doigt par des soi-disant détenteurs de vérité. Ce que nous craignons pour eux, c’est qu’ils croisent un jour, en bas de chez nous, ces manifestants pleins de haine. »

Elles ne demandent pas à ce que les opposants soient « tus et muselés », mais à ce que leur opinion soit également représentée dans les médias. « 75 % des Français sont favorables à l’ouverture de la PMA, selon un sondage Ipsos-Sopra datant de juin 2018. Pourtant, à lire ou regarder les infos, on pourrait avoir l’impression que c’est tout le contraire. C’est ici que les médias sont responsables. »

« Une forme de lesbophobie »

Les auteures de la tribune voient dans ce manque de représentation dans les médias une lesbophobie latente. « Chers journalistes et rédacteurs en chef, pour cinq opposants à la PMA, combien de lesbiennes avez-vous interrogées ? (…) N’y a-t-il pas là une forme de lesbophobie, plus soft, peut-être moins consciente, qu’il serait bon de questionner ? »

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La journaliste d’Arte Marie Labory, l’ancienne capitaine de l’équipe de France féminine de football Marinette Pichon et la députée LREM de l’Allier Laurence Vanceunebrock-Mialon font partie des 90 signataires de cette tribune.

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