Plus de la moitié des médecins vénézuéliens, la plupart travaillant dans des hôpitaux publics, ont quitté le pays entre 2012 et 2017 en raison de la crise économique, révèle un rapport publié jeudi par plusieurs ONG.

« Entre 2012 et 2017, 22 000 médecins vénézuéliens ont émigré », ce qui « représente une perte d'au moins 55 % sur un total de 39 900 enregistrés par l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) en 2014 », écrivent les auteurs du rapport, douze ONG de défense des droits des patients.

À l'émigration des médecins s'ajoute le départ de 6030 infirmières, presqu'un quart de la totalité du pays.

Sur 30 millions de Vénézuéliens, 18,7 millions « n'ont pas la garantie de pouvoir avoir accès à des diagnostics et des traitements », déplorent ces ONG.

Selon elles, le pays traverse une « urgence humanitaire », malgré les déclarations du président socialiste Nicolas Maduro qui nie que son pays affronte une crise migratoire et dénoncé une propagande destinée à justifier une intervention militaire extérieure.

Selon l'ONU, quelque 1,9 million de personnes ont quitté le Venezuela depuis 2015, fuyant la crise économique et politique qui secoue leur pays.

Le rapport relève aussi la pénurie de médicaments qui frappe le pays, dans les pharmacies (-85 %) comme dans les hôpitaux (-88 %).

Avec une hyperinflation qui pourrait atteindre 1 350 000 % en 2018, les rares médicaments disponibles sont hors de portée de la grande majorité des Vénézuéliens.