Ces grandes villes d’Europe qui s’apprêtent à bannir le diesel

La plupart des capitales de l’UE visent une disparition des véhicules diesels entre 2024 et 2030.

 La place de la Concorde, à Paris.  Les voitures diesel immatriculées avant 2005 ne franchiront plus les portes de la capitale à partir de 2019. Le bannissement complet du diesel est programmé pour 2024.
La place de la Concorde, à Paris. Les voitures diesel immatriculées avant 2005 ne franchiront plus les portes de la capitale à partir de 2019. Le bannissement complet du diesel est programmé pour 2024. Olivier Boitet / LE PARISIEN

    Mardi, la justice allemande a ouvert la voie à l'interdiction des véhicules roulant au diesel dès 2019 dans une vingtaine de rues. Berlin est la quatrième ville allemande où ce carburant est en partie banni et une trentaine d'autres villes devraient suivre. Ce mouvement d'exclusion du gazole, carburant nocif en raison de ses émissions de particules fines et d'oxydes d'azote (NOx), touche la plupart des pays de l'UE. Plusieurs capitales, comme Paris, affichent des objectifs très ambitieux. Mais cette transition écologique à marche forcée fait grincer quelques dents, car elle s'accompagne d' une forte dépréciation du parc automobile d'occasion, que les aides publiques ne pourront pas compenser totalement.

    Conscients de l'urgence environnementale et sanitaire, certaines autorités municipales et régionales se fixent des dates butoir, au caractère plus ou moins contraignant. Certaines villes, comme Oslo ou Copenhague, ont même déjà quasiment franchi le pas, puisqu'elles entreront dans le monde « sans diesel » dès 2019.

    Tour d'horizon des villes où les moteurs diesel, même dernier cri, n'auront bientôt plus droit de vrombir.

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    Paris et sa métropole : objectif zéro diesel en 2024

    La capitale française et sa métropole affichent des ambitions de plus en plus fermes et précises. Les voitures diesel immatriculées avant 2005 ne franchiront plus les portes de Paris à partir de 2019. Celles commercialisées avant 2011 disparaîtront du paysage en 2022. Le bannissement total du diesel est programmé pour 2024. La fin de tous les moteurs thermiques pourrait même entrer en vigueur vers 2030, soit dix ans avant l'objectif national fixé par Nicolas Hulot lorsqu'il était ministre de la Transition écologique.

    Cette fin annoncée du diesel pourrait aller au-delà des limites de Paris intra muros. L'obligation de la vignette Crit'Air devrait s'étendre jusqu'à l'A86, dixit le président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier (LR). Avec le même calendrier que la ville capitale : plus aucun diesel dans la zone à faible émission (ZFE) d'ici 2024, et la fin des véhicules thermiques à partir de 2030.

    Les ménages les plus modestes devraient bénéficier d'une prime pour se débarrasser de leurs voitures polluantes (essence datant d'avant 1997 ou diesel d'avant 2001) au profit d'un véhicule plus propre.

    Oslo, Copenhague et Amsterdam en pointe

    Copenhague (Danemark) est parmi les premières villes à franchir le pas de l'interdiction totale du gazole, effective le 1er janvier 2019. En Norvège, la capitale Oslo va encore plus loin, puisque ce sont toutes les voitures thermiques, diesel et essence, qui seront absentes du centre-ville à partir de 2019.

    A Amsterdam (Pays-Bas), les bus et les taxis diesel sont déjà prohibés depuis plusieurs années. Dans cette ville où la bicyclette est reine, tout est mis en place pour se passer de véhicule personnel. Les (rares) propriétaires d'une voiture doivent s'acquitter d'une vignette très onéreuse, et un « objectif zéro émission » est programmé pour 2025. Rotterdam, Maastricht et Utrecht suivent la même voie.

    Quant à Londres (Royaume-Uni), qui a opté pour un système de péages depuis une quinzaine d'années, neufs rues de deux quartiers sont interdits aux véhicules thermiques aux heures de pointe.

    Rome, Bruxelles et Athènes accélèrent le mouvement

    La région de Bruxelles, elle, fait la chasse aux vieux diesels et prévoit de tous les supprimer à l'horizon 2025. La capitale européenne compte par ailleurs l'une des zones sans voitures les plus étendues du continent.

    Dans le sud de l'Europe, les municipalités affichent aussi des ambitions environnementales. Barcelone entend chasser les diesels les plus anciens dès 2019 les jours de semaine, puis toute la semaine en 2020. Rome verra son centre historique débarrassé des diesels en 2024. Quant à Milan, dont le centre-ville n'est accessible qu'aux véhicules peu polluants depuis un an, elle vise le «zéro diesel» en 2030. Madrid et Athènes, enfin, misent sur une interdiction progressive d'ici à 2025.

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