Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Don du sang : l’Assemblée maintient la différence de traitement pour les homosexuels

L’amendement proposé aux élus visait à aligner la durée d’abstinence demandée aux homosexuels sur celle qui s’applique aux hétérosexuels.

Le Monde

Publié le 12 octobre 2018 à 04h32, modifié le 12 octobre 2018 à 10h43

Temps de Lecture 2 min.

Un bus de l’Etablissement francais du sang (EFS), lors d’une campagne de collecte, à Tours, en décembre 2017.

L’Assemblée nationale a maintenu jeudi 11 octobre le statu quo qui a instauré une différence de traitement pour les homosexuels concernant le don du sang, vote qui a divisé jusque dans les rangs de la majorité, à l’occasion de l’examen d’une proposition de loi Les Républicains (LR). Cette mesure alignait pour le don la durée d’abstinence des homosexuels sur celle s’appliquant aux hétérosexuels (quatre mois d’absence de relations avec plusieurs partenaires). Elle avait été ajoutée au texte en commission par un amendement des socialistes, Hervé Saulignac en tête. Jeudi soir, elle a été rejetée par 29 voix contre 23. Des groupes d’opposition, de gauche comme de droite, ont soutenu ce texte ainsi que le MoDem, dénonçant « une discrimination ».

« Le critère d’exclusion doit être celui des comportements à risque et non de l’orientation sexuelle », déclare le député MoDem Jean-Luc Lagleize. « Stoppons ces hypocrisies », répète Xavier Paluszkiewicz, l’un des deux « marcheurs » à avoir voté pour le texte alors que son groupe s’est prononcé contre.

Depuis juillet 2016, les homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, ce qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du VIH. Mais cette possibilité est soumise à des conditions fixées par un arrêté du 5 avril 2016, notamment l’abstinence d’un an, qui doit être déclarée lors d’un entretien préalable. « L’abstinence de douze mois n’a aucun fondement ni juridique ni scientifique », a estimé M. Saulignac en fustigeant « une erreur politique » du gouvernement.

Don du sang dès 17 ans

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, avait déposé un amendement pour supprimer la mesure, avant de le retirer, pour ne pas donner l’impression de s’opposer « sur le fond ». Elle a néanmoins appelé au « bon sens » des députés avant le scrutin. « Comme vous, je me suis étonnée, pour ne pas dire émue, du critère d’abstinence d’un an (…) Mais n’inscrivons pas dans la loi des critères de sélection qui nous feraient prendre un risque un jour par rapport à un nouvel agent pathogène ou un risque d’épidémie », a dit Mme Buzyn en soulignant que ces critères relèvent davantage du règlement que de la loi.

Dans cette proposition de loi « visant à la consolidation du modèle français du don du sang », portée par Damien Abad (LR), les députés ont par ailleurs voté l’abaissement de l’âge légal ouvrant droit au don du sang de 18 à 17 ans, âge fixé en commission pour s’aligner sur le droit européen. Le texte entendait en outre inciter davantage les dons en entreprise par les salariés, rappeler dans la loi les principes de sécurité, d’éthique et de gratuité du don du sang, et encore permettre de pouvoir inscrire sur la carte d’identité les éléments sur le groupe sanguin de la personne. Mais l’Assemblée a rejeté toutes ces autres mesures.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.