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Fondation Yves Rocher : la planète Terre vue de La Gacilly

Le mécénat du groupe de cosmétiques a fait de la reforestation de la planète et de la sensibilisation à l'écologie par la photographie ses priorités.

Gacilly 2018 : comme chaque année, plus de 320.000 visiteurs découvrent le festival .
Gacilly 2018 : comme chaque année, plus de 320.000 visiteurs découvrent le festival. (Cyril Drouhet)

Par Martine Robert

Publié le 5 oct. 2018 à 09:41

« Faire revivre une terre perdue ». Perdue à cause de l'exode rural. Telle était l'obsession d'Yves Rocher quand il commença en 1959 à se lancer dans les cosmétiques à base de plantes, dans son grenier de La Gacilly, petit village du Morbihan. Maire en 1962, le jeune chef d'entreprise promettait de créer une centaine d'emplois. Aujourd'hui, ils sont des milliers à travailler pour la marque en Bretagne et dans le monde.

Cet amour de la terre natale, avec 55 hectares de cultures de plantes bio à La Gacilly, et cette fibre écologique, ses fils Daniel et Jacques en ont hérité. Avec chacun leur fondation, tous deux se sont engagés pour la nature. Le premier sensibilise les jeunes au monde marin, le second milite pour replanter la planète. 

Jacques Rocher, devenu maire de La Gacilly en 2008, s'est attaché à attirer de nombreux artistes et artisans dans sa commune, mais aussi des touristes avec un écolodge où l'on mange local, et avec la Maison Yves Rocher où l'on découvre la success story familiale de manière ludique. Il a lancé il y a quinze ans le premier festival européen de photo gratuit et en plein air pour faire prendre conscience, par la force de l'image grand format, de la beauté et de la fragilité de la planète, malmenée par l'exploitation intensive des sols, l'industrialisation et l'urbanisation.

La trentaine d'expositions consacrées aux peuples et à la nature, attire entre juin et septembre, de 320.000 à 380.000 personnes séduites par cette expérience immersive et déambulatoire. « On présente de 1.000 à 1.500 clichés d'une trentaine de photographes reconnus ou émergents, et on produit des contenus en finançant des résidences et des commandes qui documentent notamment la vie locale », précise Valérie Renard, directrice adjointe du festival.

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Plus de 300 auteurs ont été montrés : Matthieu Ricard, Thomas Pesquet, Stéphane Couturier, Brent Stirton, Pascal Maitre, Michael Nichols, Pierre de Vallombreuse, Sophie Zénon ou Nick Brandt, Raymond Depardon, Sarah Moon, Yann Arthus-Bertrand, Robert Doisneau, Sebastião Salgado, Seydou Keïta.... 

« C'est l'occasion de sensibiliser le grand public, les collégiens d'une quinzaine d'établissements qui mènent des travaux avec des professionnels, et d'embarquer les commerçants et artisans de la Gacilly, dont certains réalisent jusqu'à 60 % de leur chiffre d'affaires pendant le festival », poursuit Valérie Renard.

Compenser 15 jours de déforestation

Le budget de 650 000 à 700.000 euros de la manifestation est financé à 45 % par le mécénat du groupe Yves Rocher, 15 % par des subventions, 20 % par une centaine de partenaires privés, 20 % par la vente de produits dérivés et par la déclinaison du festival à Baden en Autriche.

Mais le festival est loin d'être la seule action menée par la fondation créée il y a plus de vingt-cinq ans par Jacques Rocher. « Nous oeuvrons pour la biodiversité de quatre manières : en soutenant des femmes engagées, en plantant des arbres, en préservant les espèces végétales uniques, en soutenant le regard éclairé des photographes sur la planète », explique le fondateur. On recense déjà 400 lauréates du prix Terre de femme, plus de 80 millions d'arbres plantés sur les 100 prévus pour 2020, 50 pays où ces actions sont déployées. La fondation dispose d'un budget de 3 millions d'euros par an et s'appuie sur cinq permanents à temps plein ainsi que sur les compétences internes au groupe Yves Rocher. Sur certains produits cosmétiques de la marque, 25 centimes sont prélevés pour la fondation, mettant ainsi le consommateur à contribution.

Et pas question de se désengager, car la tâche est immense. « Les arbres que nous replantons, ne compensent que 15 jours de déforestation, car chaque année, 13 millions d'hectares de forêts disparaissent à travers le monde, soit l'équivalent de quatre fois la superficie de la Belgique. On est dans un système court-termiste absolu », se désole-t-il.

Martine Robert

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