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Police-Justice

Soupçons d'emplois fictifs: Marine Le Pen entendue par les juges 

Marine Le Pen était au Palais de justice de Paris ce vendredi matin.

Marine Le Pen était au Palais de justice de Paris ce vendredi matin. - AFP

La présidente du Rassemblement national a été entendue ce vendredi dans le cadre de l'enquête sur les emplois présumés fictifs de son parti au Parlement européen.

Les juges ont aggravé la mise en examen de Marine Le Pen ce vendredi dans le cadre de l'enquête sur l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen. La présidente du Rassemblement national, convoquée au tribunal de Paris, a vu sa mise en examen requalifiée pour des faits présumés de "détournements de fonds publics", un délit passible de dix ans d'emprisonnement et d'un million d'euros d'amende.

Il s'agit de la première audition sur le fond de la présidente du Rassemblement national (RN) depuis sa mise en examen, le 30 juin dernier, au départ pour "abus de confiance" et "complicité d’abus de confiance", passible de trois ans de prison et de 375.000 euros d'amende pour l'abus de confiance. Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen, et Nicolas Bay sont poursuivis pour les mêmes faits.

Dix-sept eurodéputés visés par l'enquête

L'avocat de Marine Le Pen, Rodolphe Bosselut, dément sur BFMTV toute "fictivité" des emplois des assistants parlementaires: "Les assistants parlementaires ont fait un travail politique. Je mets au défi les juges d'expliquer, lorsque Marine Le Pen parle de l'Union européenne, de dire si elle parle en qualité d'eurodéputée ou en qualité de présidente du Front national !" Selon lui, il en va de même pour les assistants parlementaires: "je souhaite beaucoup de courage aux juges pour différencier ce qui relève d'un travail parlementaire et de ce qui relève d'un travail national. Dans les deux cas, c'est du travail politique!". Par ailleurs, l'avocat a expliqué qu'elle n'avait pas "refusé" de répondre mais qu'elle "réservait" ses réponses. 

Depuis décembre 2016, les magistrats cherchent à déterminer si le RN, ex FN, avait mis en place un système généralisé pour rémunérer ses collaborateurs avec des fonds européens en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés. Dix-sept députés européens RN sont visés par cette enquête qui porte sur au moins une quarantaine d’assistants.

Camille Langlade avec A.L. et AFP