C'est une première scientifique ! Les thérapies géniques avaient jusque-là une limite importante : elles ne pouvaient pas être administrées plus d'une fois, en raison des défenses immunitaires constituées lors de la première injection. Bonne nouvelle : des chercheurs de Généthon, de l’AFM-Téléthon et de l’Inserm ont réussi à résoudre ce problème, d'après de nouveaux travaux sur l'animal parus dans Nature Communications.
L'organisme se défend face à une thérapie génique
La thérapie génique a pour objectif de corriger les gènes défectueux à l'origine de pathologies aussi variées que la drépanocytose ou la myopathie de Duchenne. Pour cela, les scientifiques utilisent des "moyens de transport" capables d'atteindre les bonnes cellules et d'y intégrer le "gène thérapeutique" au bon endroit dans l'ADN. Ce moyen de transport, c'est tout simplement un virus, organisme déjà naturellement conçu pour cibles nos cellules et en altérer la machinerie génétique ! Sauf qu'en dehors de sa structure externe, ce virus est entièrement modifié et ne contient que le gène thérapeutique. Le problème de transporter un traitement sous une apparence de virus, c'est que le système immunitaire, qui ne décèle pas la différence, réagit comme pour n'importe quelle autre menace. Résultat, l'organisme du malade produit des anticorps ciblés qui empêchent de réadministrer le traitement.
C'est une première scientifique ! Les thérapies géniques avaient jusque-là une limite importante : elles ne pouvaient pas être administrées plus d'une fois, en raison des défenses immunitaires constituées lors de la première injection. Bonne nouvelle : des chercheurs de Généthon, de l’AFM-Téléthon et de l’Inserm ont réussi à résoudre ce problème, d'après de nouveaux travaux sur l'animal parus dans Nature Communications.
L'organisme se défend face à une thérapie génique
La thérapie génique a pour objectif de corriger les gènes défectueux à l'origine de pathologies aussi variées que la drépanocytose ou la myopathie de Duchenne. Pour cela, les scientifiques utilisent des "moyens de transport" capables d'atteindre les bonnes cellules et d'y intégrer le "gène thérapeutique" au bon endroit dans l'ADN. Ce moyen de transport, c'est tout simplement un virus, organisme déjà naturellement conçu pour cibles nos cellules et en altérer la machinerie génétique ! Sauf qu'en dehors de sa structure externe, ce virus est entièrement modifié et ne contient que le gène thérapeutique. Le problème de transporter un traitement sous une apparence de virus, c'est que le système immunitaire, qui ne décèle pas la différence, réagit comme pour n'importe quelle autre menace. Résultat, l'organisme du malade produit des anticorps ciblés qui empêchent de réadministrer le traitement.
Pouvoir réinjecter pour maîtriser la dose et mieux traiter les enfants
Malgré cette réaction immunitaire et la contrainte de ne se contente que d'une seule dose, "les thérapies géniques ont montré des résultats extraordinaires", commente Frédéric Revah, directeur général du Généthon, à Sciences et Avenir. Cependant, pouvoir réinjecter des thérapies géniques aurait plusieurs avantages décisifs. "Ca nous permettrait d'une part de pouvoir contrôler et ajuster la dose administrée, au cas où elle se révèle trop faible", explique Frédéric Revah, "et d'autre part, de ne plus être limité par l'âge du patient", ajoute-t-il. Ce dernier point est surtout vrai pour les enfants malades, dont la croissance risque de "diluer" le gène thérapeutique et de diminuer son efficacité.
Dans l'espoir de régler ce problème, les chercheurs ont eu l'idée d'associer au traitement un immunosuppresseur. Les immunosuppresseurs, comme leur nom l'indique, sont des médicaments qui bloquent le système immunitaire de façon transitoire. Ils sont notamment très utilisés après une greffe, pour éviter le rejet du greffon. Ici c'est la rapamycine qui a été utilisée, sous forme de nanoparticules permettant de mieux cibler le produit vers les cellules immunitaires et donc d'en mettre moins pour en limiter les effets secondaires.
Succès : l'ajout d'un immunosuppresseur à la thérapie génique permet les réinjections
Des souris et des primates non-humains ont donc reçu plusieurs injections de thérapie génique à laquelle les chercheurs ajoutaient les nanoparticules de rapamycine. Afin de pouvoir mesurer l'efficacité de la thérapie génique, les chercheurs ont choisi d'en administrer une, normalement réservée aux hémophiles, provoquant la production du facteur 9 de coagulation.
Les résultats sont à la hauteur de leurs espérances. Non seulement les réinjections étaient possibles grâce à un taux d'anticorps anti-vecteur nettement diminué, mais "l'efficacité du transgène était cumulative", explique Frédéric Revah. Ainsi, à chaque réinjection, une nouvelle population de cellules du foie (hépatocyte) était atteinte par la thérapie génique et se mettait à produire le facteur 9. Cet aspect cumulatif ne sera pas forcément retrouvé pour tous les types de thérapies géniques, explique cependant Frédéric Revah.
Prochaine étape : une étude clinique est en cours d'élaboration. Elle permettra de tester l'efficacité de cette nouvelle approche sur des patients atteints d'une maladie pédiatrique.