SOCIETEL'attribution des terres de Notre-Dame-des-Landes n'est pas encore réglée

Notre-Dame-des-Landes: L'attribution des terres n'est pas encore réglée

SOCIETELe comité de pilotage qui s’est réuni vendredi n’a pas permis de trancher les situations conflictuelles entre zadistes et agriculteurs…
Manifestation devant la préfecture avant le comité de pilotage du 12 octobre 2018.
Manifestation devant la préfecture avant le comité de pilotage du 12 octobre 2018. - S.Salom-Gomis/AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Encore du pain sur la planche. A Notre-Dame-des-Landes, les conflits opposant des agriculteurs aux zadistes désireux d’exploiter les terres rendues disponibles par l’abandon du projet d’aéroport tendent à diminuer, mais une réunion vendredi à la préfecture n’a pas permis de régler définitivement la question de l’attribution des terres agricoles. Quelque 50 hectares, sur une zone de 1.425 hectares, continuent de poser problème, selon la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein.

Le département sera propriétaire des terres début 2019

Le comité de pilotage (COPIL) organisé vendredi à Nantes et qui réunissait syndicats agricoles, élus et fonctionnaires de la préfecture a toutefois permis d’avancer sur un point crucial : la propriété des terres. Celles-ci appartiennent à l’Etat qui les avaient achetées pour construire l’aéroport, mais seront rétrocédées au département de Loire-Atlantique « au 1er trimestre 2019 », a annoncé la préfecture.

Il s’agit de la vaste majorité de la zone (895 hectares) dont le département était propriétaire jusqu’en 2012 et sur lequel il va donc rapidement retrouver sa capacité à signer des baux pour régulariser les projets agricoles. Et agriculteurs et zadistes réclament ces baux le plus rapidement possible.

« Il faut pouvoir se projeter dans l’agriculture, on a une activité où on ne peut pas travailler d’année en année », a insisté Amalia, expliquant avoir besoin d’une vision à plus long terme pour son troupeau de brebis, installé sur la ZAD depuis 2014.

Des animaux de ferme et des manifestants

Aux côtés de cette jeune femme, quelque 400 manifestants étaient venus devant la préfecture pour « défendre un avenir commun sur le bocage ». Poules, poussins, moutons et lapins : une mini-ferme a été installée durant le rassemblement, qui a aussi vu les abords de la préfecture agrémentés de branches d’arbres avec une pancarte demandant : « Qui sont-ils pour juger du sort de nos forêts ? ».

Une cinquantaine de tracteurs avaient aussi été garés par des agriculteurs de toute la région, comme Alain Prin venu réclamer que « les terres disponibles soient partiellement redistribuées à des jeunes qui ont des projets en agriculture biologique sur des petites surfaces plutôt qu’à l’agrandissement de l’agriculture chimique ».

Pour l’heure, 13 projets agricoles portés par des « zadistes » ont été régularisés dans le cadre de «conventions d'occupation précaire» (COP), comme celui porté par Amalia. Ces projets ne représentent que 170 hectares au total, et 8 des porteurs de projets sont titulaires de diplômes agricoles, a souligné Nicole Klein.

« Le beurre et l’argent du beurre »

Outre celles les zadistes, les réclamations d’agriculteurs qui exploitaient des terres louées sur la zone de longue date étaient aussi examinées par le COPIL, dont le prochain rendez-vous a été fixé à mi-février. Ces derniers avaient renoncé à leurs terres en acceptant des indemnités versées par les porteurs du projet d’aéroport.

Aujourd’hui, ils insistent sur le fait d’avoir besoin de terres qu’ils ont longtemps louées légalement, mais les zadistes leur reprochent de vouloir « le beurre et l’argent du beurre » et de ne pas avoir défendu la zone contre l’aéroport. « Ce sont des pragmatiques », a tempéré Nicole Klein, expliquant que les deux parties avaient tout intérêt à s’entendre rapidement pour résoudre les conflits d’usage, qui seraient de moins en moins nombreux.

Enfin, en marge des questions agricoles, le COPIL a permis d’évoquer la question de la forêt de Rohanne (40 hectares). Ce territoire sera géré par l'Office national des forêts (ONF) « en y associant les habitants qui souhaitent y participer ». Le groupe « Abrakadabois » monté par des zadistes et qui entretient depuis plusieurs années la forêt sera ainsi impliqué.

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