"Il faut vacciner massivement les jeunes contre le papillomavirus", ce virus à l'origine de cancers. Des professionnels de la santé expliquent pourquoi

Des professionnels de la santé se mobilisent pour que le public prenne conscience de la nécessité de protéger les jeunes - filles et garçons - contre ce virus à l'origine de cancers. Une mesure de prévention.

Axelle Truquet Publié le 15/10/2018 à 11:00, mis à jour le 15/10/2018 à 11:00
Le vaccin protège contre 99% des souches de HPV. Ph.A.

Ils sont ORL, oncologue, infectiologue ou encore virologue et ils ont parlé d'une même voix. Le message qu'ils entendent faire passer est simple : il faut vacciner les filles et les garçons ados contre le papillomavirus (HPV). C'était lors d'une conférence de presse organisée avec le Dr Lafeuillade, les Drs Bruno Guelfucci, chef du service ORL de Sainte-Musse, Pierre Guillet, oncologue, et Emmanuel Chevallier, médecin dédié au Cegidd (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) ainsi que le Dr Anne-Lise Toyer du laboratoire de biologie moléculaire. Une nouvelle injection est disponible depuis quelques semaines, le Gardasil 9. « Le précédent vaccin protégeait contre les 4 souches majoritairement cancérogènes. Le Gardasil 9 agit contre 9, soit 99% des souches responsables des condylomes, des cancers du col de l'utérus, etc.», indique le Dr Alain Lafeuillade, chef du service de médecine des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Sainte-Musse de Toulon. Et on le sait car on est capable de détecter et de typer les HPV présents sur une personne.

Des RECOMMANDATIONS étendues

Le Haut Conseil de santé publique a étendu les recommandations vaccinales du Gardasil 9 aux garçons et plus seulement aux filles (lire encadré). « C'est primordial. Car l'homme infecté par un HPV peut le transmettre à une femme lors de rapports sexuels (vaginaux, anaux, fellations). Et vice versa : une femme infectée peut contaminer un homme qui contaminera une autre femme ou un autre homme, et ainsi de suite. Pour stopper l'épidémie, il faut donc enrayer les contaminations. C'est d'autant plus important que l'on s'achemine de manière certaine vers une épidémie de cancers viro-induits : cancers du col de l'utérus bien sûr, mais aussi cancers du canal anal et cancers ORL. Actuellement, 40 % des cancers de la gorge chez les patients reçus au CHITS (Centre Hospitalier Intercommunal Toulon La Seyne-sur-Mer, Ndlr) sont dus à un papillomavirus», alerte le Dr Lafeuillade. La vaccination permettrait de limiter de façon significative le nombre de ces cas.

« La vaccination contre le HPV est encore très insuffisante, constate l'infectiologue. Nous souffrons en France d'une défiance injustifiée envers les vaccins. C'est un énorme problème car cela nous expose à des épidémies pourtant évitables. Pourtant, ils ne sont pas dangereux. Les études le prouvent.»

Le Cegidd Toulonnais (piloté par le Dr Lafeuillade) et ses antennes varoises entendent communiquer sur ces recommandations dans les mois à venir. Si vous souhaitez vous faire vacciner ou vacciner votre enfant, parlez-en à votre médecin.

"c'est une question de bon sens"

L'AMM (Autorisation de mise sur le marché) du Gardasil 9 préconise la vaccination chez les jeunes filles de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses et chez les filles de 15 à 19 ans avec 3 doses. Chez le garçon avant 26 ans, il s'agit d'un schéma à trois doses.

Particularité, l'AMM parle d'« hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes », les rapports sexuels anaux entraînant un important risque de contamination. « La précision ne sert à rien. Les garçons hétérosexuels peuvent contaminer leurs partenaires féminines, alors ils devraient eux aussi se faire vacciner, c'est une question de bon sens, souligne le Dr Lafeuillade. Au Canada et aux USA, l'AMM concerne tous les garçons, c'est-à-dire sans discrimination liée à l'orientation sexuelle, qui peut varier avec le temps.»

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.