Remaniement : Macron planche sur de nouveaux scénarios
Stoppé mardi, le remaniement se fait plus qu’attendre. L’heure est aux derniers choix ce week-end.
Les choses avancent «dans le calme», assurait Macron vendredi depuis l’Arménie. Alors que le remaniement se fait attendre depuis plus d'une semaine, le chef de l’Etat a défendu sa décision de prendre son temps pour remanier le gouvernement. «C'est important, ce sont des engagements, et donc il faut faire les choses avec méthode, au bon rythme», a insisté le chef de l'Etat. Attendu pour le début de semaine, le remaniement a finalement été suspendu au retour en France du président qui était en Arménie de mercredi à vendredi.
Une semaine d’attente au cours de laquelle le couple Macron-Philippe a laissé transparaître des divergences pour la première fois du quinquennat. Peu d’éléments ont filtré. Tout le monde retient son souffle. Les marcheurs, soucieux de conserver la dynamique « en même temps » , ne veulent pas trop de déséquilibre vers la droite. Edouard Philippe lui tente de faire entrer au gouvernement ses proches.
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Pour le moment, Christophe Castaner tient la corde pour reprendre l’Intérieur, dont Edouard Philippe assure l’intérim depuis le départ de Gérard Collomb. Le soldat « Casta » est préféré à Gérald Darmanin, actuel ministre de l'Action et des Comptes publics, favori en début de semaine. Les derniers ajustements devraient définir si Castaner sera seul ou épaulé par un profil spécialiste des questions de sécurité.
Probable retour de Juliette Méadel
En cas de nomination de Castaner à Beauvau, le poste de secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement serait alors vacant et pourrait revenir à Marc Fesneau, chef de file des députés Modem à l'Assemblée nationale. Le député du Loir-et-Cher pourrait alors venir grossir les rangs du Modem au gouvernement qui compte pour le moment deux ministres en poste: Jacqueline Gourault et Geneviève Darrieussecq .
A l’Agriculture, c’est l’ex-socialiste Didier Guillaume, directeur de campagne de Manuel Valls lors de la primaire socialiste, qui apparaît favori. Le sénateur de la Drôme semble être préféré à Sébastien Lecornu, actuel secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Au Ministère de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard pourrait céder son portefeuille au juppéiste Dominique Bussereau, proche de l’ancien Premier ministre et d’Edouard Philippe. Le président de l'Association des départements de France s’est récemment montré très critique envers le gouvernement alors que l’atmosphère est électrique entre les collectivités et l’État.
Enfin, Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes lors du quinquennat Hollande, pourrait faire son retour au gouvernement. Elle est pressentie pour s’occuper de la mise en place du service national universel, promesse de campagne du candidat Macron. Peu d’éléments ont filtré et d’autres surprises sont à attendre, probablement à la Culture, l’un des ministères qui donne le plus de fil à retordre au président qui cherche une personnalité.
La ministre de la Culture Françoise Nyssen a assisté comme si de rien n'était à l'ouverture de la 10e édition du Festival Lumière à Lyon. Lors du diner de gala, elle discutait avec l'actrice Françoise Fabian du formidable accueil réservé aux cinéastes dans l'ancienne capitale des Gaules, avant de s'assoir, aux côtés de Jean-Paul Belmondo et du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes Stéphane Bouillon. Si le remaniement n'était pas dans toutes les discussions, cinéphilie oblige, Bertrand Tavernier avait eu le bon mot de la soirée en se moquant gentiment de l'ancien maire et ministre de l'Intérieur Gérard Collomb en lui rendant hommage par un titre de film de Claude Lelouch, «Partir, revenir»...