Avec plus de 106 millions d’utilisateurs par mois et 14 millions d’inscrits en France, LinkedIn domine très largement le marché des réseaux social pro, au détriment de Viadeo. Mais que se passe-il vraiment derrière « le plus large réseau (social) professionnel mondial » ?

Au vu des pratiques conséquentes au réseau social, certains utilisateurs ont surtout retenu l’aspect social. C’est en 2015 que la drague sur LinkedIn tombe dans le domaine public, entre autres avec le témoignage de Charlotte Proudman. Une avocate britannique ayant partagé les (très) vaines tentatives de séduction envoyées via la messagerie privée de LinkedIn. Depuis, de nombreux témoignages apparaissent dans les timelines du réseau, dont la mienne, et chaque post reprend la même idée : « LinkedIn n’est pas un espace de drague ! ». Il résulte même de cette pratique des guides pour apprendre comment bien draguer sur le réseau. Outre le manque d’originalité de la majeure partie de ce type de messages, c’est surtout le détournement de la fonction première de LinkedIn qui intrigue. Comment un réseau social ayant pour base une utilisation professionnelle, et seulement professionnelle, a-t-il pu se faire corrompre de la sorte ?

Au-delà de la drague, notre ami Vincent de chez Stuffi a remarqué un autre phénomène intéressant qui découle d’une pratique disons très social de la plateforme. L’algorithme des suggestions semble faire ses propositions en fonction de pratiques devenues banales sur le web. Un phénomène visible lorsque l’on se rend sur le profil de n’importe quel utilisateur, à droite les « Autres pages consultées ». En partant de n’importe quel profil et en cliquant 4 ou 5 fois sur un profil féminin suggéré, LinkedIn finit par proposer des profils exclusivement féminins. Les propositions de profils d’hommes ont entièrement disparu de la liste des autres pages consultées. Des suggestions qui démontrent donc du fait que les utilisateurs n’utilisent pas seulement le réseau dans un cadre professionnel. Si l’algorithme est fondé sur les habitudes des utilisateurs, il est certain que ces derniers se sont promenés de profil en profil (féminin) et n’ont pas regardé que les compétences.

 

La proposition de l’algorithme de LinkedIn après coup…

Comme pour ce qui est de ce détournement conversationnel, l’algorithme met en lumière l’exacerbation des réactions sur le web. Là où la majorité des gens ont une certaine retenue IRL, celle-ci disparait parfois instantanément derrière un écran, grâce à l’anonymat (ou presque) du web. Le comportement du stalker, directement induit par la création des réseaux sociaux, se multiplie donc sur tous les réseaux sociaux, dont LinkedIn, qui perd son aspect exclusivement professionnel. Ainsi, que ce soit sur les forums, les réseaux sociaux comme sur LinkedIn, les comportements sont reproduits à l’identique, mais sans la contrainte sociale propre au monde réel. Une bonne chose que les applications de rencontre existent, cela permet au moins de canaliser (un peu) les foules.