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Palmyre, Alep, Mossoul... Des cités millénaires ressuscitées en 3D

Syrie
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Vidéo GEO : Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire de "Cités millénaires, voyage virtuel de Palmyre à Mossoul" [GEO]

L'Institut du monde arabe (IMA) redonne vie aux sites en péril de Libye, d'Irak et de Syrie. Une reconstitution à découvrir en 3D sur écrans géants et sous casque de réalité virtuelle. Rencontre avec Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire de la saisissante exposition numérique "Cités millénaires", à découvrir jusqu'au 17 février 2019.

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GEO : Pourquoi avoir retenu les sites d'Alep, Palmyre, Mossoul et Leptis Magna ?

Aurélie Clémente-Ruiz : Parce qu'ils racontent tous des histoires différentes. Nous présentons deux sites archéologiques : Palmyre en Syrie et Leptis Magna en Libye, qui datent environ du début de notre ère. Ainsi que deux sites urbains : Mossoul en Irak et Alep en Syrie, où la population se mêle aux vestiges et à l'architecture. Tous sont en péril, mais pas pour les mêmes raisons. A Palmyre par exemple, Daech a dynamité intentionnellement les temples et les tombeaux, alors qu'à Alep, les dommages sont dus à la guerre civile.

A quoi sert la sauvegarde numérique du patrimoine ?

C'est une mémoire du site à l'instant T de prise de vue. C'est extrêmement précieux pour l'histoire et pour les scientifiques. Nous avons collaboré avec la société Iconem qui s'est rendue sur place pour faire des relevés numériques de chacun des sites, par drone notamment.

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Ça permet ensuite de les comparer aux archives. C'est ce qu'on a fait avec le temple de Baalshamîn, à Palmyre, détruit par Daech en 2015. En croisant les images d'Iconem avec les archives de l'université de Lausanne, les scientifiques peuvent d'ores et déjà envisager des reconstructions possibles du temple.

Image 3D de la cour de la mosquée des Omeyyades d'Alep, Syrie, mission avril 2017.  ICONEM / DGAM.

N'est-ce pas un crève-cœur d'en arriver là ?

Il est certain que toutes ces destructions sont terribles. Et même si on parle de reconstruction, on sait qu'on ne retrouvera jamais ces lieux tels qu'ils étaient auparavant.

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Mais il faut se dire aussi que ça fait partie de l'histoire de ces sites, qui ont déjà souffert par le passé. Certains ont plusieurs centaines, voire milliers d'années, ce n'est pas la première fois qu'ils sont attaqués ou endommagés.

C'est également un message pour l'avenir : à nous de tout faire pour protéger l'ensemble des sites en danger dans le monde, menacés par le réchauffement climatique ou la folie des hommes. Je pense aux temples d'Angkor au Cambodge, aux pyramides de Méroé au Soudan, au site de Délos en Grèce…

Pourquoi avoir fait appel à Ubisoft, une société de jeux vidéo ?

Nous voulions toucher le public différemment. Quitte à faire une exposition numérique, autant le faire jusqu'au bout ! Ubisoft a donc travaillé à partir des données 3D d'Iconem. Avec un casque de réalité virtuelle sur la tête, vous êtes transporté.e.s physiquement dans les monuments. Cette expérience fait naître d'autres émotions et permet une autre prise de conscience.

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Une réaction au prix Nobel attribué à l'activisite yézidie Nadia Murad ?

Nous sommes très heureux de cette récompense. Nous évoquons d'ailleurs leur sort dès le début de l'exposition, au sujet de Mossoul. Nous espérons que la ville retrouvera son identité pluriethnique et multiconfessionnelle, mise à mal par trois ans d'occupation de Daech. Ça prendra du temps, mais cette reconnaissance internationale du combat des Yézidis va clairement dans le bon sens.

En raison de son succès, l'exposition a été prolongée d'une semaine et sera finalement visible jusqu'au 17 février 2019.  DR
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"Cités millénaires, voyage virtuel de Palmyre à Mossoul", une exposition entièrement numérique à découvrir à l'Institut du monde arabe, à Paris, du 10 octobre 2018 au 17 février 2019.

"Le patrimoine syrien en péril", un grand reportage de Jean-François Lagrot (photos) et Mathilde Saljougui (texte) à découvrir dans le magazine GEO d'octobre 2018 (n° 476).

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