Les fruits et légumes de saison d'octobre nous préparent doucement à l'arrivée des produits d'hiver.

Nous devons considérablement réduire notre consommation de viande pour limiter le réchauffement climatique, selon une étude (photo d'illustration).

Getty Images/iStockphoto/FilippoBacci

Vous mangez beaucoup de viande ? Pour le bien de la planète, un changement de régime s'impose. Une étude publiée mercredi dans la revue Nature affirme que les occidentaux doivent réduire de 90% leur consommation de viande au bénéfice des fruits et des légumineuses afin de minimiser l'impact de l'alimentation humaine sur l'environnement. Faute de changements drastiques, nourrir les quelque 10 milliards d'hommes qui devraient peupler la Terre en 2050 aurait des conséquences dramatiques.

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"Nourrir l'humanité est possible", explique au Washington Post l'un des auteurs de l'étude, le scientifique Johan Rockström. "La question, c'est si nous pouvons le faire d'une manière qui soit environnementalement responsable." Entre pollution, déforestation et usage excessif d'eau, causés notamment par l'élevage, c'est aujourd'hui loin d'être le cas, sans parler du rejet par les bovins de méthane, un gaz qui contribue à l'effet de serre. Pour limiter ces rejets, "nous n'irons pas très loin si nous n'envisageons pas sérieusement un changement de régime", ajoute au quotidien américain le chercheur Marco Springmann, auteur principal de l'étude.

Quatre fois plus de graines

Pour éviter la catastrophe, l'étude conseille d'adopter un régime recentré sur le végétal, et notamment les plantes. L'humain moyen devra baisser sa consommation de viande de boeuf de 75%, de viande de porc de 90%, et diviser sa consommation d'oeufs par deux, rapporte le Guardian. A la place, il devra consommer trois fois plus de légumineuses et quatre fois plus de noix et de graines. Des exigences plus sévères dans les pays riches. Britanniques et Européens devront en effet réduire le boeuf de 90% et le lait de 60%.

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L'augmentation des revenus dans les pays en développement, qui fait progresser la demande en viande, entre aussi en ligne de compte. D'autres pistes, comme la lutte contre le gaspillage, sont évoquées. Diviser le gâchis alimentaire par deux permettrait ainsi de réduire jusqu'à 16% l'impact de la production alimentaire sur l'environnement, avance l'étude. Les scientifiques appellent aussi à des changements majeurs dans les pratiques agricoles, comme une utilisation plus mesurée des engrais, note le Guardian.

Mobilisation générale

Aucune de ces pistes ne saurait régler le problème à elle seule. "Il n'existe pas de panacée", prévient Marco Springmann dans le quotidien britannique. D'où la nécessité d'une mobilisation générale, y compris du côté des politiques. "Les individus peuvent faire la différence en modifiant leurs habitudes alimentaires, mais aussi en tapant aux portes des élus pour les pousser à adopter des règles plus strictes", ajoute le chercheur au Guardian.

La publication de cette étude intervient quelques jours après celle d'un rapport des experts climat de l'ONU, le Giec, selon qui d'importants changements doivent être mis en place pour que le réchauffement de la planète ne dépasse pas +1,5°C. Un seuil qui pourrait être atteint dès 2030.

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