Il est prêtre exorciseur de démons: "Parfois il s'agit d'un pacte avec le diable et je ne peux rien"

À Saint-Laurent-du-Var, nous avons rencontré le Père George de Saint Hirst. Lui est issu de l’Eglise vieille catholique romaine. Et depuis son petit prieuré laurentin, "il libère ses souffrants des forces du mal". Il est au centre d’un livre qui vient de sortir.

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La rédaction Publié le 16/10/2018 à 10:25, mis à jour le 16/10/2018 à 10:27
George de Saint-Hirst dans la chapelle troglodytique où il effectue les exorcismes les plus difficiles: «J’ai vu un possédé qui m’a appelé par le surnom que me donnait mon père. Et une autre qui répétait aisément à l’envers ses prières en latin alors qu’elle ne les connaissait pas, ni le latin». Jean-Sébastien Gino-Antomarchi

"Mon souvenir le plus marquant? Mon premier exorcisme de possession, à Montpellier. Un vrai film d'horreur. J'ai dû faire face à une force colossale. J'ai failli m'enfuir. J'ai saisi un crucifix, il y a eu un arc électrique qui a fait un trou dans le tapis". Quand on rencontre George de Saint-Hirst dans son havre de paix à Saint-Laurent-du-Var, on est à mille lieues de s'imaginer sa vie d'exorciste, qu'il dévoile dans un livre.

L 'endroit est retiré, au bout d'une route sinueuse et pentue. À droite, une maison fait penser à une chapelle. Mais la vraie chapelle est à gauche, troglodytique, dans la falaise en poudingue. Un parfum discret et agréable flotte dans l'air. Des panneaux prient d'entrer en salle d'attente sans sonner. Le "père George" arrive en soutane noire rehaussée de rouge. Grand, souriant, un charme discret, peut-être le côté britannique hérité de son père.

Sorts, parasitage et possession

Évêque de l'"Église vieille catholique romaine", il a eu une autre vie avant de devenir prêtre. Quand on lui en parle, il évoque son mariage, son fils, son passé de soldat et de conseiller auprès d'hommes politiques à La Dominique et à l'Île Maurice, et ses trois expériences de mort imminente, surtout la dernière, qui a bouleversé sa vie.

Aujourd'hui le voilà "soldat du Christ". À la tête de l'ordre de chevalerie de l'Église vieille catholique romaine, il se dit "au service de nos seigneurs les souffrants".

Les souffrants, ce sont tous ceux qui sont victimes d'"attaques énergétiques" derrière lesquelles il décèle une influence néfaste: "sorts, maléfices, parasitage par des entités ou par des ''concentrations énergétiques sans conscience''" comme on peut en rencontrer lors de "voyages dans l'astral".

Et dans les cas les plus graves, possession "par un esprit, un démon ou le diable".

Il raconte: "Une fois, il a fallu nous mettre à six pour tenir un homme de 120 kilos qui déployait une force surhumaine. La première fois, il était parti en lévitation à l'horizontale. La deuxième, il a fait exploser en mille éclats le fauteuil épiscopal en bois massif sur lequel il était assis..."

Magie, sorcellerie et spiritisme: danger

Ces phénomènes "de plus en plus fréquents", la psychiatrie "ne parvient pas toujours à les résoudre", selon lui. Il les distingue d'ailleurs des maladies mentales.

"Dans certains cas, je refuse d'exorciser. Soit parce que la personne n'a rien. Soit parce qu'elle relève de la psychiatrie, auquel cas je l'invite à aller consulter. Mais parfois aussi parce qu'il s'agit d'un pacte avec le diable lui-même et que je ne peux rien. Inversement, des psychiatres m'envoient parfois des cas qu'ils n'arrivent pas à soulager".

Pourquoi est-il de plus en plus sollicité? "C'est ce qui m'a décidé à écrire ce livre. De plus en plus de gens manient l'énergétique. Près de la moitié de ceux qui font appel à nous sont des gens qui se disent thérapeutes après une formation trop courte et qui n'arrivent plus à faire face. Ils ne mesurent pas les risques pour eux et pour ceux qui viennent les voir.

La mode est aussi à la magie, à la sorcellerie et au spiritisme. Les gens ont de moins en moins de repères. J'accueille tous ceux qui en ont besoin, qu'ils soient croyants ou non et quelle que soit leur religion... La main du prêtre n'est que le gant de Dieu. C'est Dieu qui délivre, et il est plus fort que le mal."

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Var-Matin

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