PATRICK KOVARIK / AFP | Des réfugiés afghan, soudanais et erythréens suivent une formation en plomberie à l'Afpa, Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes.
PATRICK KOVARIK / AFP | Des réfugiés afghan, soudanais et erythréens suivent une formation en plomberie à l'Afpa, Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes.

Salons de l'emploi, stages ponctuels, aides au permis de conduire... L'OCDE et le HCR ont publié lundi un « plan d'action » avec 112 idées destinées aux entreprises, pouvoirs publics et réfugiés pour faciliter leur intégration sur le marché du travail.

Comment promouvoir l'emploi des réfugiés ? Pour répondre à cette problématique trois acteurs : l'OCDE, l'organisation de coopération et de développement économique, le HCR Haut-Commissariat aux réfugiés et la Diair, la Délégation interministérielle à l'accueil et à l'intégration aux réfugiés, ont présenté en présence d'entreprises comme BNP Paribas ou le Medef, une série de pistes.

« Les pays accueillant des réfugiés peinent beaucoup à les intégrer à leur économie et leur société », alors même qu'ils représentent « une chance considérable » avec leurs compétences et aptitudes, affirme en préambule ce plan d'action qui d'adresse à l'ensemble des pays d'accueil.

Blocages et difficultés

Le document suggère ainsi aux pouvoirs publics d’élaborer des procédures simplifiées pour l'octroi des permis de travail quand c'est possible, d'informer suffisamment les employeurs souhaitant embaucher, d’identifier les compétences des réfugiés mais aussi de mettre en place une aide financière ou des prêts aux réfugiés ayant besoin de suivre des cours de conduite ou d'organiser des salons de l'emploi employeurs-réfugiés.

Car l'accès au marché du travail n'est pas toujours facile pour les réfugiés. « Ils nous disent que c’est difficile d’avoir accès à l’emploi parce qu’ils peuvent avoir des difficultés à faire reconnaitre leurs diplômes et leur parcours professionnel, explique à RFI Céline Schmitt, porte-parole du HCR. Ils ne parlent pas toujours la langue, d’où le besoin d’investir sur l’apprentissage, les cours de français. Ils n’ont pas forcément de réseaux… Donc il peut y avoir une série, comme ça, de blocage et de difficultés pour permettre cet emploi des réfugiés. Et c’est sur ces points-là qu’on peut travailler ensemble ».


« Vivier de compétences »

Alors que ces nouveaux arrivants suscitent parfois la méfiance des travailleurs locaux, le HCR et l'OCDE suggèrent également d' « identifier les secteurs qui font ou feront face à des pénuries de main d'œuvre à l'avenir » et à « expliquer comment les réfugiés peuvent contribuer à combler ces besoins ».

Ricardo Esteban s'investit auprès des réfugiés. Il dirige le Petit Bain, une salle de concert à Paris. « L’idée c’est vraiment de les former aux métiers techniques du spectacle. Donc ils vont faire de l’accueil plateau, ils vont faire du câblage de scènes, des choses comme ça… Avec ces gens qu’on va former on peut aussi réfléchir à un retour. Il y aura aussi un "inversement" de la migration et on sera très contents d’avoir des techniciens formés pour aller organiser des spectacles dans les pays qu’ils ont quittés ».

L’OCDE et le HCR en appellent à tous les acteurs de la société, et pas uniquement aux employeurs ou aux gouvernements. Les deux organisations invitent notamment la société civile à aider les réfugiés à préparer leurs CV, leurs entretiens d’embauche et à faire du travail d’information. En France, plus de 230 000 personnes ont obtenus le statut de réfugiés en 2018. Il faut « prendre conscience qu'il y a là un vivier de compétences », souligne l’OCDE.

France: l'Etat veut former les réfugiés pour mieux les aider à s'intégrer

Texte initialement publié sur : RFI

 

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